Wabi-sabi !
Non, ce n’est pas le cri d’une kamikaze à l’assaut de son déconfinement. Le wabi-sabi est un concept japonais qui peut être très inspirant en ce moment. C’est une philosophie de l’imperfection. Parce que, ok on va faire, dans cette seconde partie du mois de mai, un peu plus ce qui nous plaît mais on est loin de pouvoir « jouir sans entraves », slogan si cher à ce mois de l’année 68.
Bref, on n’a pas le cul sorti des ronces ! Je viens de découvrir cette expression, je l’adore !
On a le sentiment que la page est redevenue blanche. Faux ! On doit juste continuer à la remplir avec des envies, des manques à combler. Et des choses à garder. Je dois avouer que, malgré une énorme inquiétude sociétale (perso, je n’ai jamais eu peur de tomber malade), j’ai connu parallèlement une certaine tranquillité d’esprit (moins de choix, moins de décisions à prendre, moins de culpabilité…)
Alors c’est quoi le wabi-sabi ?
Le wabi-sabi prône la singularité. Il incite à se consacrer à l’essentiel, à être pleinement soi, rien de plus, rien de moins. Il aime l’imprévu et l’inhabituel. Donc, là, il est servi !
Dans l’esprit wabi-sabi, on n’est pas dans l’erreur en produisant de l’imperfection. On ne se dégrade pas en vieillissant. Les transformations faisant partie de l’essence des choses. Très pro-âge !
Il encourage l’émerveillement simple. Le plaisir de regarder ce qui nous entoure avec « un œil sentimental et d’accueillir les émotions que cela suscite en soi ». J’ai vraiment le sentiment que je vais prendre un réel plaisir empreint même de gravité à admirer tout simplement la nature, un chemin dans la forêt, un beau coucher de soleil, l’océan…
» Dans la vie qui m’attend, j’irai voir la mer. Je lui dirai tout le bien que je pense de ses vagues. »
Anne Goscinny (écrivaine) dans le Figaro.
Découle du wabi-sabi, l’art japonais du kintsugi. Une façon de réparer la porcelaine ou la céramique avec de la laque saupoudrée de poudre d’or. Bref, si on doit être re-confiné, je casse toutes mes assiettes de rage et je les répare comme cela.
Ce que je vais faire :
– Remettre de la vie dans ma vie. J’ai eu beaucoup de chance de vivre ce confinement avec mes deux adu-enfants, dans un grand appart, avec un extérieur. Mais il a tant manqué d’aller-retours, de je repars, je reviens. De » je ne dîne pas là » (je crois qu’après la préparation de 110 repas, c’est vraiment la phrase qui m’a le plus manqué), les Untel viennent dîner…. Et remettre de la vie = remettre un peu de bordel dans cet appart. Tout est tellement propre et bien rangé, ça en est presque flippant. J’ai l’impression de vivre dans un univers médicalisé. Faut dire que j’ai même attaqué pas mal d’interstices (machines à laver, frigo, plinthes, conduits d’aération… ) aux coton-tiges.
– Marcher dans Paris. Sans autorisation. Sortir de mon quartier.
» Errer est humain,
Flâner est parisien. »
Victor Hugo.
Alors, j’ai préparé mon coup ! J’ai découvert qu’il y avait un sentier de randonnée à Paris ????
Le GR2024 (ou GR75). Qui fait le tour de la capitale, de porte en porte, sur 50 bornes. J’ai de quoi m’occuper pour un bon moment ! J’espère qu’il n’y aura pas trop de parcs et jardins à traverser vu qu’ils vont encore rester fermés (#RendezNousNosParcsEtJardins ; #RendezNousNosForets ; #RendezNousNosPlages ). Bref, ça ne sera pas parfait = penser wabi-sabi !
– Voir mes amis.
Mais même cela ne me semble pas si simple. On se fait la bise? Ben non ! À combien ? 10. Pfff. Un dîner chez les uns et les autres? À table? Les uns à côté des autres? Rien ne me fait plus peur que d’avoir peur des autres. Pire, penser qu’il pourrait craindre de venir chef moi. Bref, comment inventer une convivialité distanciée?
– Porter un masque dans les lieux publics. Evidemment, je vais le faire (je le fais déjà d’ailleurs), comme je fais consciencieusement tous les gestes barrières. J’ai bien conscience de son indispensabilité. Mais, franchement, cela me pose un vrai problème. Pas par manque de confort ou d’esthétisme, ça je m’en fous. C’est psychologique, limite philosophique. Des gens masqués dans la rue, cela me fait vraiment flippé. Un côté post apocalypse. Je vous avais parlé de mon voyage au Japon (Virginie à Tokyo), le port du masque y est la règle, c’est la seule chose qui m’avait déplu dans ce voyage. Je trouve vraiment gênant de ne pas voir les expressions du visage sur les gens. Et comme là, en plus on va porter des lunettes de soleil. Bref, ne comptez pas sur moi pour le selfie masqué. Je trouve cela limite déplacé.
– Une épilation des sourcils. Ha, ha, vous pensiez que j’allais dire « aller chez coiffeur ». Et bien non, pas tout de suite en tous les cas. J ‘apprécie cette « séquence » en fait de redécouvrir sa vraie couleur. Cette espèce de remise à zéro capillaire. Je suis beaucoup plus châtain foncé que je le pensais et j’ai finalement beaucoup moins de cheveux blancs que je ne le présageais. En revanche, une bonne restructuration des sourcils me fera le plus grand bien.
– Aller chercher à emporter de bons petits plats italiens. Chez mes amis Marie et Sylvain de chez Al Dente en attendant qu’ils puissent ouvrir.
Ce que je voudrais faire (mais pas encore gagné) :
– Reboutonner mon jean. Je viens de passer 2 mois dans de la taille élastique/confort. La moyenne des femmes françaises a pris 2,3 kilos selon certains sondages. Je suis un peu en dessous de la moyenne mais cela se sent quand même.
Mais cette période a vraiment questionné mon rapport au vêtement. Mes placards débordent et je n’avais aucune envie de piocher dedans. Plus rien à foutre. Aucun effort stylistique lors de mes sorties. Comme si le regard de « confinés » sur moi n’avait aucune, mais alors aucune importance.
– Remettre mes bracelets. Enlevés début mars pour éviter d’en faire un nid à virus. Ils me manquent. Je me sens nue du poignet.
– Me mettre en terrasse, of course. Et en particulier chez mon amie Caroline du super coffee shop You decide (qui propose aussi dès maintenant de la vente à emporter). Je vous avais présenté Caroline ici.
– Aller au cinoche. Pourtant je m’en suis avalée de la pellicule pendant ce confinement. Je me suis amusée d’ailleurs à revoir des films qui m’avaient laissé un souvenir de sensations, une certaine exaltation ressentie à leur première vision. Mais si j’avais eu ces sensations, c’est parce que je les avais d’abord vu sur grand écran.
Mes envies mais dans mes rêves pour le moment :
- Nager dans la mer.
- Aller à un concert. Je me faisais une joie par exemple d’aller voir Cats Stevens au mois de juillet. J’avais pris mes places en octobre. Pfff.
- Retourner à Marrakech voir mon amie Nathalie. Ce qui voudrait dire pour elle que la terrasse de rêve du Zwin Zwin boutique hôtel a pu reprendre une activité normale. Je vous avais présenté ce petit paradis ici.
- Faire de nouvelles rencontres. Amoureuse ou amicales. Pour le moment, on va plutôt se concentrer sur sa base.
- Une folle envie d’Italie. Mes origines italiennes, une similitude de destin face à cette merde, je n’ai jamais eu autant envie d’elle.
Allez une dernière pensée très wabi-sabi pour la route (de 100 km).
« Être humain signifie essentiellement que l’on ne recherche pas la perfection. »
George Orwell
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J’adore le wadi-sabi
Merci Virginie pour ton esprit affûté
Merci Florence. Je sais par Sylvie que tout va bien pour vous. Bises et à bientôt, j’espère.
Bonjour,
J’ai 57 ans …. je découvre le site et je me retrouve dans tous ces mots et réflexions .
J’adore!
La vie est compliquée mais si belle que j’ai envie de la croquer en conscience ,Ce qui me manquait a 30 ou 40 lorsque l’insouciance menait la danse.
Aujourd’hui , j’essaie d’apprécier en conscience les choses les moments et les personnes qui m’entourent et la vie prend parfois des saveurs exquises!
Ainsi je savoure les articles de ce site et j’admire la démarche et l’esprit créatif de Virginie!
Bravo et merci de me faire vibrer a chaque article que j’attends désormais comme une carte postale de l’autre bout du monde dans ma boîte à lettres!!
A bientôt
Beatrice
Merci beaucoup Beatrice. Et j’adore les cartes postales. Bonne journée. Virginie
La petite pépite du week-end. Merci pour ce joli billet et vivement le prochain. Ne pas oublier que la bataille n est pas encore gagnée mais chaque jour on grignote un peu la ligne de cet invisible ennemi. Sylvie (petite fourmi du monde médical en zone rouge)
Merci Sylvie. Et même si j’ai émis quelques « barrières » psychologiques à porter un masque. Je le fais et le ferai en premier lieu par respect et solidarité envers toutes ces petites fourmis du monde médical.
Merci Virginie pour cette belle découverte ;). Je me trouve de plus en plus Wabi-Sabi au fil des ans!
☀️
On n’est plus » vieux », on est wabi-sabi :). Bises Philippe.
Je te comprends pour moi le confinement à été plus simple à la campagne j ai retrouvé des plaisirs simples . Ce qui a été dur c est de ne pas avoir vu mes enfants et petits enfants d avoir( eu )peur pour ceux que j aime. Ma liste de mes envies je suis trop loin de mes enfants pour les voir encore, mais c est une envie énorme . Comme toi j ai pris 2 kg que je maudis . Pas de coiffeur en vue ce n’est pas ma priorité, ni d esthéticienne j ai fait mes épilations comme une grande . Je vais continuer à acheter local et à espérer que cette crise cruelle nous fasse prendre conscience des vraies valeurs bises
Merci Nicole. je te comprends, j’aurais eu tellement de mal de vivre cela séparé de mes enfants. je te souhaite vraiment de pouvoir les voir au plus vite. prends-soi de toi. plein de baisers. V
56 ans , j’avais décidé du passer au gris : ok c’est fait avec des méches blondasses c’est super sexy. Je suis bonne élève avec des cheveux gris il faut se maquiller pour ne pas passer pour une vieille peau. Je mets mon rouge à lévre et je mets mon masque… ok c’est c’est acté je suis aussi conne !!!
Ben vous, vous savez que vous en portez 🙂
La liste de nos envies de déconfinées n’est pas encore bien établie comme si on avait encore du mal à y croire. Nous venons de découvrir que notre zone de déconfinement au sud de notre ville inclut 100km sur la mer. Ça doit bien faire au moins 99 km de perdus dans cette direction !
Vous avez un bateau ? 🙂
Coucou Ma virginie j’ai adoré te lire encore une fois et merci pour la découverte de cet art japonais,
Un peu les mêmes envies que toi surtout les pieds dans le sable et la mer…
Bisous et prends soin de toi
Jamais eu autant envie de voir la mer. Pas l’ombre d’une vague à moins de 100 km 🙂
Bonsoir
C est toujours un plaisir de vous lire
J aimerai aussi voir la mer bientôt j espère
J adore l art japonnais j ai appris la préparation du thé matcha mais il faut vraiment du bon thé.
A bientôt de vous lire.
Cordialement Monique Richard .