Chez soi !
Chez soi, son intérieur, ces termes reflètent si bien ce qui nous lie avec le lieu que nous appelons maison. Ils évoquent une connexion profonde entre notre maison et nous-mêmes ; une vraie relation émotionnelle qui transcende la simple fonction pratique d’avoir un toit sur la tête.
Chez soi : Un refuge ?
On parle de cocon (cocooning), de nid (nesting) pour évoquer la notion de se sentir enveloppé, protégé. Notre lieu de vie nous permet de nous isoler du monde tout en étant aussi propice à notre éclosion.
On parle aussi souvent de refuge. Un peu exagéré puisque nous avons la chance de vivre dans un pays où l’on ne court pas de réel danger en dehors de chez soi. Et quand ce danger est réel, les événements tragiques actuels nous le prouvent, même « chez soi », la sécurité n’existe pas.
Alors, parlons plutôt de refuge émotionnel, de foyer dont la « chaleur » nous apaise.
Ce que j’ai vraiment éprouvé lors du décès de mon mari. Beaucoup de mes amis m’avaient suggéré de déménager. Non ! Même si j’en avais eu les moyens, je n’avais aucune envie de bouger. Au contraire, mon appartement, au lieu de me plonger dans les souvenirs douloureux de ma vie avec Antoine, m’apportait une certaine sérénité. Après son départ, il m’arrivait souvent d’avoir l’impression d’avoir du mal à respirer. Je retrouvais mon souffle en franchissant la porte de chez moi.
Aujourd’hui, j’ai enfin bougé (10 ans plus tard). Le timing était le bon pour pouvoir investir un nouveau « chez soi » sans nostalgie de l’ancien. Et au contraire le vivre comme un nouveau départ. Tout en réinventant la notion de foyer – Mon fils ayant depuis 2 ans quitté le nid et ma fille ne l’occupe qu’à mi-temps :).
Mais au fond, c’est quoi un chez soi ? Cela veut veut dire quoi se sentir « à la maison » ? C’est finalement, comme le bonheur, assez difficile à définir. C’est un ressenti, une alchimie, une harmonie, une recette de cuisine que l’on cherche constamment à améliorer avec différents ingrédients (déco, souvenirs, réaménagement…).
Chez moi, un prolongement de moi.
Montre moi ta maison, je te dirais qui tu es. Nos maisons sont censées nous ressembler puisqu’elles sont notre « intérieur ». Sa déco, la façon dont on l’arrange, peuvent alors être considérées comme des petites projections de nos personnalités. Ou en tous les cas, ce que l’on a envie d’en montrer. Car on décore aussi son « chez soi » pour les autres que l’on invite à partager notre intimité. Chez soi est le plus souvent la vitrine de nos goûts mais aussi de nos valeurs.
Après, je connais des personnes, que j’aime beaucoup qui n’attachent aucune importance à leur lieu de vie sans que cela me prouve quoi que ce soit de leur personnalité. La notion de confort varie aussi en fonction de chacun.
Mais, ce qui peut être commun à tous, c’est de considérer son « chez soi » comme l’endroit où l’on peut vraiment se sentir soi-même, où l’on ne joue aucun rôle. Être démaquillée au sens propre comme au figuré (et le plus souvent dans des trucs larges et cosy).
Mon chez moi :
- J’ai quasiment tout le temps la télé allumée. Je ne la regarde pas forcement. Mais j’ai besoin de ce son pour habiter ma maison. Probablement une habitude d’enfant unique souvent seule chez elle qui avait besoin de « meubler » avec du bruit.
- J’aime m’entourer de photos. Elles sont toutes regroupées sur un seul mur et mélangent ma famille à des instantanés de mes voyages préférés.
- Il y a des éléments « faits main ». Comme un mood board (ou plutôt mon Pop-board) au-dessus de mon bureau avec des références culturelles qui me parlent. Egalement dans ma chambre, un pan de mur décoré de cadres renfermant différent papiers peints vintage chinés ici ou là.
- Les lumière sont assez fortes. Je ne suis pas tellement éclairage tamisé (même du temps où je voyais bien) D’ailleurs, j’ai un vrai souci à éteindre la lumière quand je quitte une pièce, je sais c’est pas bien, mais rentrer dans une pièce sombre me fout le blues.
- Une bougie parfumée l’hiver, les fenêtres grandes ouvertes l’été (d’où l’importance de ne pas vouloir être sur rue).
- Assez peu d’objets finalement. J’aime quand même une certaine épure. J’ai par exemple des murs qui restent vides. Je n’ai pas de vraie bibliothèque. À part quelques ouvrages fétiches, je ne garde pas mes livres. Je me suis débarrassée de beaucoup de choses en déménageant (voir mon post à ce sujet : Mon déménagement).Comme les petites collections que j’ai faites longtemps (boules à neige des capitales visitées, sables des plages foulées…)
Sortir de chez soi.
Une fois que j’ai dit cela… Une chose reste évidente malgré tout : c’est en dehors de chez moi que je m’épanouis le plus. Quand je suis en relation avec les autres. Ma vie prend du sens à l’extérieur, en construisant des liens, en allant au cinéma, au musée, en concert….
J’adore voyager, donc partir par définition de chez moi. J’ai l’impression quand je vais voir ailleurs de faire un reset, d’aller chercher ce qui va m’enrichir, me nourrir. Mais, j’ai toujours en vrai sentiment de satisfaction quand je repose mes valises dans mon appartement.
Sur Insta, je donne le sentiment de ne jamais être chez moi. Parce que je ne poste que quand je n’y suis pas. Je vous épargne la photo depuis mon canapé en train de regarder La star Acc.
Quand je deviens trop casanière, je peux culpabiliser, craindre certains regrets. C’est sûr que la Vie ne va pas sonner à ma porte et encore moins l’homme qui pourrait en faire partie. Mais bon, l’hiver, c’est moins grave, non ?
Et, il y a des moments où il est bon de se recentrer sur sa « zone de confort ». Notion qui peut m’agacer d’ailleurs parfois. Pourquoi il serait toujours bon pour nous de sortir de cette zone ? Je comprends cette notion très « développement personnel » mais pourquoi forcément chercher l’inconfort (en tous les cas quand on ne se sent pas déjà au top). Le confort, ce que l’on connait, ce qui nous rassure nous donnent aussi de la force. Il est nécessaire à notre bien-être et notre épanouissement.
« L’avenir contient de grandes occasions. Il révèle aussi des pièges. Le problème sera d’éviter les pièges, de saisir les occasions et de rentrer chez soi pour six heures. »
Woody Allen.
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