Philippe, 56 ans.

« Croire, désirer que de nouvelles rencontres, de nouveaux projets peuvent encore complètement nous changer la vie »

 

Philippe Lafitte est aujourd’hui un écrivain reconnu. Il a « basculé » progressivement de la création publicitaire à l’écriture guidé par ses deux passions: la littérature et le cinéma. Il écrit des nouvelles, des romans, des scénarios pour le cinéma et la télévision.

3 premiers romans chez Buchet/Chastel.

Vies d’Andy (Le Serpent à Plumes en 2010).

Belleville Shanghai Express (Grasset en 2015).

Son actu du moment : sa contribution en Suisse à la Collection Uppercut ( BSN Press Lausanne) qui mélange sport et littérature dans un format encore peu courant en France, la « novella » ou le micro-roman ( 60/70 pages).

 

Mélanie est une cabossée de la vie au sens propre comme au figuré. Cette ancienne reine des bassins est aujourd’hui caissière les soirs d’ouverture de la piscine municipale. Son seul bonheur : se retrouver seule sur le plongeoir de la piscine vidée de ses visiteurs. Et nul ne devrait venir lui gâcher ce moment de félicité. Et, pourtant…

 

– Alors, cela vous fait quoi d’avoir 56 ans?

Le premier mot qui me vient à l’esprit est : déjà ! 

La cinquantaine est un moment très curieux, paradoxal.

En même temps, tu as le sentiment que le temps n’a pas de prise sur toi. Personnellement, je me trouve en bien meilleure forme qu’il y a 10 ans et je suis 10 fois moins stressé. Mais, d’un autre côté, c’est un âge qui te renvoie à la notion de temps. Tu commences à réaliser que tu ne vas pas en avoir assez pour accomplir tous tes projets. Alors que je suis toujours boulimique de faire des choses. 
Et même si tu ne te sens pas vraiment vieillir, la société, fondée sur le jeunisme, te renvoie sans cesse des signaux pour te dire que tu n’es plus assez jeune.

– Une définition du bien-vieillir?

Bien vieillir est pour moi rester curieux au sens large. Et surtout croire, désirer que de nouvelles rencontres, de nouveaux projets peuvent encore complètement nous changer la vie.

Mais mon élixir de jouvence est l’écoute inconditionnelle d‘Iggy Pop depuis mon adolescence. Depuis les Stooges jusqu’à sa carrière solo en passant par Bowie. L’avoir vu 2 fois en concert à Paris et 1 fois à Londres dans les 80’s, ça laisse des traces :).

– On dit que les hommes mûrissent alors que les femmes vieillissent. Qu’en pensez-vous? 

La société nous enjoint tout le temps d’être jeune. La tyrannie des apparences touchent tous les quinquas. Encore plus les femmes. On vieillit, on mûrit tous de la même manière mais hommes et femmes sont soumis à des pressions différentes.

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3 commentaires

  1. Iggy Pop n’est pas un symbole d’un « délixir de jouvence » pour nous perso – et pourtant, nous écoutons beaucoup la pop et le rock et nous avons vu beaucoup de monde sur scène. Il accuse tellement l’âge…

    1. virginie a dit :

      Je pense effectivement que Philippe parlait de l’écouter, plus de le regarder 🙂

  2. Véronica Bean a dit :

    Croire, espérer de belles rencontres encore possibles… oui c’est le bon chemin. Les belles rencontres nourrissent la vie. Toutes ses réflexions sont lucides et nettes. Et oui, malheureusement les femmes et les hommes ne sont pas mis à égalité sur les  »devoirs » du bien vieillir. J’aime beaucoup ce témoignage empli de vrai. Merci à Philippe de nous partager son ressenti. Je vais faire un sot sur la lecture envisageable. Bon dimanche à tous.

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