Quand on avait 20 ans, on était comment ?
J’ai demandé à mes amies de photographier une photo de leurs 20 ans. Quel regard portent-elles aujourd’hui sur ces jeunes femmes en devenir? Je me suis bien sûr également prêtée au jeu.
FRED :
« Je me souviens très bien de cette photo. Je porte un pull rouge! Elle a été prise par un photographe pro, car j’avais besoin de papiers administratifs. Je la déteste! Ma mère l’adorait. Mes sourcils sont affreux. Mes cheveux? Juste pas possible. Je ne devais pas encore avoir de plaques à lisser! Je ne me reconnais carrément pas. En revanche, je retrouve certaines expressions de mes fils. Pas de ma fille curieusement.
Je rentrais des États-Unis. J’y étais restée un an comme fille au pair. J’allais partir bosser en Martinique. En fait, je n’avais qu’un obsession : ne plus rester chez mes parents.
Quand je me regarde, là, je vois une fille qui ne pense qu’à sa gueule. Qu’à s’amuser, sortir, voir ses copains. Pourtant sur cette photo, je fais très sage, limite Sainte-Nitouche!
Tiens, je porte déjà des créoles. Je n’ai jamais rien porté d’autre. »
SOPHIE :
« J’étais en licence de sciences-sociales et sociologie à Londres. Nous étions partis en summer school en Afrique. Ce voyage fut une vraie révélation. J‘étais fascinée. Par ce sentiment de liberté que je découvrais. Par ce pays. Par la découverte et l’aventure.
Et, en même temps, j’ai le souvenir de mettre sentie totalement dans mon élément. En tous les cas, bien plus que dans ma vie parisienne en milieu bourgeois. À Paris, j’étais hyper timide. Je me sentais hyper gauche. Là, c’est comme si ma timidité disparaissait. J’étais à l’aise. Avec moi-même, avec les autres. Je me sentais vraiment bien.
Je pense que mon désir de devenir reporter-photographe vient de là. J’ai toujours eu du mal depuis à me sédentariser. J’adore toujours partir, voyager même dans des conditions un peu roots, dormir chez l’habitant.
En revanche, si je pouvais récupérer ces espèces de jambes interminables, je suis preneuse! «
NATHALIE :
« J’ai vraiment l’impression que c’était hier! Je me sens toujours aussi jeune. On se se voit pas vraiment vieillir en fait. Cela passe si vite. Mais, je regarde cette photo sans aucune nostalgie. Elle me fait du bien même. Je me dis que je ne me suis pas trompée. Que je suis toujours avec l’homme de ma vie. Que je ne regrette rien.
Je me souviens très bien de ce moment. Je venais de m’installer à Paris. J’étais à la fac. Mon futur mari bossait depuis 5 ans. Par son boulot, ils récupéraient des bateaux le week-end. Alors, on partait régulièrement en méditerranée. La belle vie quoi! J’étais un peu comme en apesanteur! Si, je pouvais aujourd’hui donner un conseil à cette jeune femme: profite encore plus, sois encore plus consciente de ta chance !
Je pensais à mon avenir… Non, en fait, je ne sais pas si j’y pensais vraiment. J’avais un tel sentiment d’avoir le temps. »
VIRGINIE :
» Très sincèrement, je suis d’un naturel plutôt modeste, mais là, je vais un peu me la péter: « waou, la bombasse ». Et, une fois de plus, très sincèrement, je n’en avais pas plus conscience que cela. J’étais d’ailleurs hyper complexée par mes gros seins. J’avais vraiment le sentiment que peu de mecs me regardaient dans les yeux. J’ai d’ailleurs fini par me faire une réduction mammaire. Je voulais vraiment que mon physique passe en second plan. Je me considérais comme une » cérébrale « .
C’est la seule fois de ma vie où j’ai eu les cheveux courts. Suite à un accident de coiffeur. Un salon branché de l’époque m’avait fait une coupe genre court en pétard au dessus, et plus long dans la nuque. Un cauchemar ! Mais, bon, je devrais peut-être me les recouper!
Quand je regarde cette photo, je vois surtout ma fille de 16 ans. Et, la leçon que je peux en tirer est d’être plus bienveillante à mon égard. Dans 20 ans, je me dirais peut-être en voyant une photo de moi aujourd’hui : « jolie femme, quand même ». »
AMAYA :
« C’est ce qui s’appelle un regard étonné sur le monde! Je n’ai plus du tout le même. Et, comme j’ai les joues rondes! On a l’impression que je viens d’être opérée des dents de sagesse. Je les ai totalement perdu à la naissance de mes enfants.
Je me souviens que j’étais très positive, très confiante en moi. J’étais sûre qu’il allait m’arriver de belles choses. Je savais au fond de moi que je fonderais une famille. Mais, là, je ressentais un vrai sentiment de liberté. Je faisais une thèse en sociologie à la Sorbonne, je voulais faire des études à rallonge pour profiter de la vie. Voyager, partir m’occuper de dauphins. Je suis d’ailleurs partie avec un copain tout un été visiter la Thaïlande sac à dos
Ma vraie richesse était mes amies. Nous étions une bande de 6/7 filles hyper soudées. On nous surnommait les « micro-minettes ». Je sais que ce sont elles qui m’ont aidée à grandir. Aujourd’hui, nous sommes éparpillées un peu dans toute la France. Mais, il y a toujours une vraie solidarité entre nous. On se réunit un week-end par an. »
LAURA :
» Ma fille est née la semaine de mes 20 ans. J’étais en fac. J’étais hyper heureuse d’être maman. J’en avais toujours rêvé. J’ai d’ailleurs eu ma deuxième fille deux ans plus tard. Je reproduisais aussi certainement le schéma familial. Ma mère m’avait eue à 17 ans. Ce sont les autres qui trouvaient cela étrange. Pour moi, c’était tout à fait normal. Cela dit quand je regarde cette photo, c’est fou ce que je fais gamine. Je n’en avais pas du tout conscience à l’époque. J’avais l’impression de faire vraiment « femme ».
Mon objectif était de bosser dans la communication et donc de finir mes études (bac + 5) tout en m’occupant de mes enfants. J’ai atteint mon but. Le papa était également étudiant. Finalement, nous avions plus de temps libre qu’un couple qui bosse. On enchaînait les petits boulots, mais à tour de rôle. Et, puis, à la vingtaine, on se prend moins la tête, on est fonctionne au système D. Nos parents nous aidaient également.
C’est amusant, car aujourd’hui, le petit bébé de la photo est maman de deux petits garçons. Et, moi, je suis complètement dingue de mes petits-fils. J’ai été une jeune maman. Du coup, j’ai la chance d’être une jeune grand-mère. «
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C’est une très belle idée ce coup d’oeuil dans le rétroviseur…un peu vertigineux mais émouvant. Et oui, tu étais canon !! 🙂
Merci beaucoup Constance. C’était sympa en plus de de le faire entre amies!
Une idée très originale de faire parler les photos. C’est très émouvant et nostalgique, et c’est vrai, vous étiez superbe !
Dommage, lorsqu’on est jeune, on ne sait pas toujours apprécier sa jeunesse à sa juste valeur, comme la beauté encore fraîche, comme la santé…une raison de plus de profiter de la vie à chaque instant, d’en faire quelque chose, pour ne pas avoir trop de regrets après !
Merci, mais justement, ce qui m’a étonné est que ces femmes n’étaient trop dans la nostalgie mais plutôt toutes bien dans leur vie d’aujourd »hui.
Est-ce un hasard, ou est-ce que les femmes sont finalement mieux « dans leur peau » une fois la quarantaine ou cinquantaine passée ?
Genial mais j’aurais aimé voir leur visage aujourd’hui !
Et je suis sure qu’elles sont encore plus belles, différentes mais certainement superbes !!!
Justement, je n’ai pas voulu rentrer dans le côté avant/après. Ce n’était pas le propos. Mais, je te confirme, elles sont toutes superbes aujourd’hui. Bises.
J’en suis certaine et je pense même mieux !
CEt article est très intéressant… j’aime beaucoup cette idée, ces retours en arrière…
Merci beaucoup, je le referais peu-être de temps à autre…
Six jolies filles. Six physiques différents. Six commentaires bien distincts, très révélateurs de leurs personnalités. Je me retrouve en Sophie.
Merci. Idée très originale. France.
La baroudeuse !
Super idée. Les filles sont toutes magnifiques et les propos sont tous positifs. (eh dis donc, c’est toi la fille au maillot? Wouah!!!! trop trop belle!)