Adelaïde modernise « l’esprit boudoir » avec Lalide à Paris.
C’est quoi l’esprit boudoir?
Le boudoir apparaît essentiellement au XVIIIème siècle. C’est un petit salon réservé à la maîtresse de maison dans lequel elle peut se retirer pour écrire, lire ou recevoir ses invitées en toute intimité. Son style est résolument féminin, élégant et empreint de douceur. Par extension, on parle alors « d’esprit boudoir » pour ce qui exalte la féminité avec un souci de confort et du détail, ce qui s’inspire de l’esthétisme du passé en le réinterprétant de façon contemporaine.
Cela colle parfaitement à la marque de vêtements de nuit et d’intérieur Lalide à Paris, d’Adelaïde d’Andigné. Du lounge boudoir wear ! Styliste et créatrice de tissus, elle travaille la majorité de son temps de chez elle. Ne trouvant aucun vêtement qui ne sacrifie pas l’élégance au confort (et vice versa), elle a décidé de les faire elle-même, pour elle dans un premier temps, puis pour ses amies avant de se décider à créer sa propre marque.
Le parcours d’Adélaïde.
J’ai eu une belle rencontre avec Adélaïde chez elle pour cet entretien. Elle dégage beaucoup de douceur et de simplicité. Vous savez, ce genre de femme qui n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour se sentir exister. Le mot qu’elle a le plus employé lors de notre conversation pour décrire ce qu’elle fait est « frais ». Une fraîcheur qui serait le contraire de spectaculaire, vulgaire, show of…
« Je suis née en province dans une famille nombreuse (6 frères et sœurs). Notre mère nous a élevés en étant très accomplie dans son rôle de maman. Elle confectionnait nos vêtements et nous faisait par exemple toujours des déguisements incroyables. Outre la couture, j’ai tout appris avec elle, du bricolage à la cuisine. À 17 ans, je viens à Paris faire des études d’Histoire de l’art puis j’intègre une école de stylisme (École de la Haute Couture Parisienne), dont l’enseignement académique m’a donné toutes les bases nécessaires. Je me suis rapidement spécialisée dans la mode enfantine. J’ai fait mes premières armes chez Bonpoint. Puis, j’ai eu 1, 2, 3 garçons et 1 fille. j’adorais cette maternité, je voulais en profiter pleinement, j’ai commencé à faire du temps partiel avant de me mettre totalement en free-lance plus de 20 ans. Je travaillais tout autant mais de chez moi. Et puis, il y a 3 ans, j’ai subitement eu cette idée, comme un pop-up qui s’ouvre dans ma tête: créer une ligne de vêtements d’intérieur que j’aurais envie de trouver pour moi.
Je fonctionne à l’instinct et je suis une idéaliste, j’ai dessiné mes collections, trouver mes tissus… Mais, je n’avais pas trop à l’esprit le côté « commercial ». Heureusement, mon fils Gaspard, très entrepreneur, a quitté la start-up intégrée suite à son école de Commerce pour me rejoindre dans cette aventure.
Les inspirations d’Adélaïde.
« Alors déjà, pour moi, il y a une vie avant et après avoir vu, petite, le film Peau d’Âne* :).
J’aime la campagne, la botanique, les oiseaux… Et, sans être du tout passéiste, je suis totalement fan de l‘esthétisme du 18ème siècle. Au niveau de l’architecture, de la peinture, du mobilier… J’aime les choses faites à la main, celles qui prennent du temps. Je collectionne les tissus anciens, les vieux catalogues d’imprimeurs textiles faits d’échantillons. J’aime nourrir mon imagination dans les manuels de botanique ou les gravures de mode vintage.
*Alors, moi pareil pour : Peau d’Âne est le premier vrai choc esthétique de ma vie. Tout y était tellement beau, Catherine Deneuve en tête !
Les moodboards de Lalide à Paris chopés sur son Instagram : @lalideaparis.
J’aime beaucoup ces quelques mots sur l’univers Lalide écrits sur le site qui résument parfaitement ce que j’ai ressenti des inspirations d’Adélaïde lors de notre rencontre et ce que reflète aussi son appartement.
Les retours de la campagne chargée de fleurs et légumes du jardin,
Les weekends à chiner aux Puces ou dans les brocantes anglaises,
Les soirées à admirer les films de Demy, de Coppola, de Kubrick,
Les icônes intemporelles : Catherine Deneuve, Grace Kelly, Jane Birkin…
L’envie de revenir à des choses plus simples, plus évidentes !
Lalide à Paris.
Pyjamas, nuisettes, kimonos, liquettes, lounge wear en Alpaga ou en Angora…. Le tout afin de mettre de la poésie, dans nos nuits, dans notre vie.
» Je travaille de petites collections, chacune est faite pour durer et ne remplace pas l’autre. Chaque nouvelle saison est un enrichissement des précédentes. Je choisis des cotons et des soies de la meilleure qualité (ils sont fabriqués et imprimés en France). Un tissage très fin, des fibres longues, les rendent particulièrement soyeux. Je suis très attentive aux détails. Je suis très contente de faire travailler des petits ateliers français comme des brodeurs ou des fabricants de bouton en nacre. Tous mes tissus sont labellisés Oeko-Tex, c’est à dire sans substances nocives pour la peau. Mes coupes sont réfléchies pour pouvoir s’adapter à toutes les morphologies (ceintures élastiques, bretelles ajustables). »
Pour boucler ce post, quand Adélaïde organise des ventes privées dans son appart/showroom, elle les nomme des boudoirs, on y déguste un bon thé, des petites attentions y sont apportées. Et j’imagine très bien l’atmosphère qu’elle saurait créer si un jour elle pouvait ouvrir sa propre boutique.
Retrouvez 2 autres InMatures : Valérie et Frédérique, observatologues.
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Frais ! Comme cet article l’est aussi. Merci, comme toujours j’ai passé un bon moment.
Merci marie, bonne journée. Virginie