Entre jeunesse et vieillesse…
Je ne suis plus jeune mais je ne me sens pas vieille.
Une cinquantaine bien tassée présentée comme la vieillesse de la jeunesse mais la jeunesse de la vieillesse…
Je me sens (beaucoup) plus jeune que mes 58 ans mais il n’empêche que dans 2 ans, j’en aurais 60.
J’appréhende ce chemin vers la soixantaine. En même temps, je n’ai aucune envie de faire le trajet inverse. Si je devais choisir un âge auquel revenir, je serais bien emmerdée. J’ai été heureuse ET malheureuse à 20, 30 et 40 ans…
Je me sens comme dans un état d’apesanteur.
Le cul entre jeunesse qui s’éloigne et le coup de vieux que je ne ressens toujours pas.
Prise en étau entre les « encore » et les « trop tard« .
Mais bien consciente que c’est maintenant ou jamais.
Est-ce que je peux encore m’habiller comme cela? Est-normal de toujours adorer aller dans des concerts et écouter de la musique (trop) forte. Ne suis-je pas ridicule d’être toujours accro au coca (et aux bonbons) à mon âge?…
En vrai, je ne m’empêche de rien. Sauf les mini-jupes, sans aucun regret.
Mais je montre quand même quelques signes de « vieillitude, j’en ai parlé dans mon dernier post : Cet âge où le ski devient un sport extrême.
Entre hier et demain.
Je passe la plupart de mes journées en jean 501 et baskets et depuis quelques nuits, je dors avec des attelles sur quelques doigts pour ralentir leur déformation due à l’arthrose (là, je ressens un peu le coup de vieux quand même :))
Je n’ai pas envie de dire que les 50 sont les nouveaux 40. Mais je suis persuadée que nous sommes les nouveaux 50/60 qui en ré-inventons les codes. D’ailleurs on ne sait même pas comment nous appeler.
Je me sens bien dans mon âge, je ne veux pas faire plus jeune. Je prône même le pro-ageing, le « âge positive ».
Mais franchement, à qui cela a fait, vraiment, plaisir d’avoir 50 ou 60 ans, sans parler de 70 ou 80? Comment accepter quelque chose qui ne nous réjouit pas?
Vieillir sans vieillesse ?
Je lis que pour bien vieillir, il faut savoir faire le deuil de sa jeunesse. Mais qu’est-ce que cela veut dire?
Probablement n’en avoir aucune nostalgie.
« Le jour où j’ai résolument enterré ma jeunesse, j’ai rajeuni de vingt ans. »
Écrivait George Sand à Flaubert.
Je vieillis mais je n’aime pas la vieillesse.
Je préfère penser que l’on peut être âgée sans se sentir vieille.
D’ailleurs plus j’avance en âge, plus je trouve cela moins « grave » que je ne le pensais. C’est pourquoi j’ai appelé mon blog Jeune Vieillis Pas. Car effectivement, il y a quelque chose en moi, en nous tous, qui ne change pas.
Je ne veux pas rentrer dans la costume de la vieille. Mais quel serait-il? Je crois en fait que nous avons aujourd’hui la chance qu’il n’existe plus.
Nous avons tous profondément ancré en nous que vieillir, ça craint ! La société tournée vers le jeunisme ne cesse ne nous envoyer des discours négatifs. Mais les choses évoluent.
C’est cela qui doit changer : notre perception du vieillissement. La façon dont nous l’appréhendons.
C’est prouvé par de multiples études : on vieillit mieux avec une vision plus positive de la vieillesse.
L’art de vieillir.
J’ai peur de vieillir, mais je me soigne :
- Considérer que mûrir est un privilège si on le fait bien.
- Se considérer comme une personne âgée en devenir. Faire le deuil d’un ancien soi pour en laisser émerger un nouveau.
» Nous ne savons pas qui nous sommes si nous ne savons pas qui nous serons. »
Simone de Beauvoir.
- Se sentir contenir/riche de tous les âges que j’ai eu. Pour penser sa vie dans le passé, le présent et l’avenir.
- Et surtout : se définir autrement que par son âge. Notre âge a de moins en moins le pouvoir de nous déterminer et de nous limiter. Sa manière de penser, de parler, de bouger, de faire du sport, de danser, de s’habiller, de voyager… est beaucoup plus percutante. Je me sens définie aujourd’hui par mes choix, mes goûts, mes centres d’intérêt…
Une nouvelle philosophie de la vieillesse.
Des années de longévité gagnées… Que fait-on de ces années? Voilà la grande question que se pose le philosophe Pascal Bruckner, dans son nouvel ouvrage, Une brève éternité, Philosophie de la longévité (Grasset) et qui a donné une conférence à laquelle j’étais présente
« Depuis 1950, l’espérance de vie a augmenté de 20 à 30 ans. Que faire de ce cadeau? S’agit-il de vivre plus longtemps ou plus intensément. Qu’en est-il du remariage, d’une nouvelle carrière? Comment éviter la fatigue d’être, la mélancolie des crépuscules… »
Pour le philosophe, le « drame » de la vieillesse est que l’on reste jeune. Dans sa tête. Le mot drame est quand même de nouveau lâché. Car, ce n’est pas la jeunesse qui s’allonge, c’est la vieillesse.
Mais il propose une réflexion philosophique sur l’art de bien vieillir. Car ce qui a changé, c’est notre rapport au temps. Les jeux sont de moins en moins faits. On peut de plus en plus tard se trouver des possibilités de repartir de zéro. L’art de bien vieillir est alors de rester dans l’activité et le désir. Sans ces 2 aspects, on accélère le vieillissement.
Alors, il propose une philosophie de la longévité fondée non sur la résignation mais sur la résolution.
Au départ, je n’ai pas très bien compris ce qu’il entendait par « résolution ». J’ai donc été voir les définitions du mot :
- Fait, pour un corps, de se décomposer en ses éléments ou de passer à un autre état (résolution de la neige en eau).
- Action de résoudre un problème, une difficulté.
- Acte par lequel, après réflexion, on décide volontairement d’accomplir quelque chose (prendre la résolution de ne plus boire).
- Attitude, disposition d’esprit, qualité de quelqu’un qui ne se laisse pas détourner de ses entreprises (montrer une résolution à toute épreuve).
C’est donc une question de transformation !
En fait, je ne suis toujours pas « finie ».
Je continue de grandir (même si j’ai perdu 1 ou 2 centimètres).
Je reste une profonde « intranquille » même en accumulant les années. Et je continue à essayer de « progresser », de me débarrasser de mes failles. Preuve que je crois encore que je peux m’améliorer, être plus sereine… Et ce qui compte n’est pas le but mais le chemin.
Alors, je continue d’enrichir psys, thérapeutes en tous genres, esthéticiennes, médecins esthétiques, salles de yoga ou de pilates, conférenciers de philo, mentors en développement personnel….
Pour :
- Continuer à mieux me connaitre, me comprendre, m’aimer,.
- Continuer à vivre avec l’idée que demain ne ressemblera pas à demain, qu’on peut continuer à se surprendre soi-même.
- Avoir le sentiment d’être toujours en train d’apprendre.
- Rester toujours curieuse et en lien.
- Devenir une nouvelle femme tout en restant la même. Et pouvoir vivre cette nouvelle vie avec élégance, panache et joie de vivre. En prenant soi de moi, de mon intériorité, de mon allure.
Le tout avec humour. Je me sentirais vraiment vieille le jour où je perdrai mon sens de l’humour et du second degré.
« La vie n’a pas d’âge. La vraie jeunesse ne s’use pas. On a beau l’appeler souvenir, on a beau dire qu’elle disparait, on a beau dire et vouloir dire que tout s’en va, tout ce qui est vrai reste là. »
Jacques Prévert.
Allez, je vous laisse avec les Beatles. Prenez soin de vous et des autres #JeresteALaMaison.
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Juste un mot: MERCI!
Comme c’est gentil…
Quand on est jeune, c’est pour la vie!
C’est ce que dit Prévert en fait.
Bravo V pour ce beau papier qui résonne bien dans mes oreilles de 120 ans, oui j’ai 2 oreilles.
Bien d’accord avec « rester dans l’activité et le désir » comme clé du « vieillir » bien. Bises virtuelles sans contact
🙂 plein de bises à toute la famille… Keep safe
BRAVO de chez BRAVO!!! Et merci
trop gentil, merci.
Pourquoi tu rigole ce matin ? Parce que je suis toujours en vie !!! Réflexion de Gérard Jugnot que je trouve de circonstance et qui m’a fait marrer aussi !!!
Il raison bien raison Gérard 🙂
Bonjour j ai 65 ans et jeune vieillis toujours pas…..c est insensé et peut être une calamité mais quel bonheur de suivre sa route même si on est revenue de tout…. belle journée soyez vous même et aimez vous!
J’y travaille 🙂
Belle réflexion sur le fait de vieillir…on doit accepter de changer physiquement ,de continuer à se soigner , de se cultiver , d’aimer et de s’aimer.
Exactement. Bonne soirée. Virginie
C’est une sensation très bizarre que de lire cet article qui traduit si bien ce que je ressens alors que je n’avais pas réussi à mettre des mots dessus jusqu’à présent, et de comprendre que finalement, je ne suis pas la seule à me sentir « entre deux ».
Merci pour ce beau discours et à bientôt !
C’est exactement ce que je cherche au travers ce blog, partagez des expériences, des émotions qui parlent à tous. merci de votre inscription. Bonne soirée. Virginie
Chère V
Toujours autant de plaisir à te lire..
Continue à éclairer nos vies.
Merci.
Merci beaucoup, comme c’est joli de lire cela… Bonne soirée. Virginie
Je trouve difficile de vieillir, de voir son visage s’abimer ( c’est ce que je ressens), sa peau se friper, s’amincir, se dessécher, grossir inexorablement, ses muscles partir, perdre toute l’explosivité et ne plus pouvoir presque sauter ( je précise que je suis sportive, yoga et course à pieds plusieurs fois par semaine, 3400 km en 2019), de voir aussi que l’on disparait dans le regard des autres, pas celui de nos proches mais ceux qui ne nous connaissent pas, dans la rue. Comme si nous n’avions plus d’importance avec l’âge. Dans ma tête j’ai presque les mêmes envies de 30 ans auparavant, mais je sais que je ne vais pas commencer des études aujourd’hui, continuer à apprendre et à me cultiver oui, je sais que je n’aurais plus d’enfants, d’une part car c’est impossible et que mon espérance de vie en bonne santé rendrait la chose irresponsable, je suis plus fatigable…Je ne trouve pas cela drôle de vieillir. J’aime bien ton texte, on ne peur refuser de vieillir sinon c’est qu’on est mort et j’aime être vivante.
Bravo de rester si active, c’est vraiment ce qu’il faut. Mais oui, ce n’est pas vraiment facile de se voir « en perte de vitesse » et d’accepter son visage et son corps changer. Et cette invisibilité… Surtout en matière de séduction, en tant que célibataire, je me dit que ce n’est pas gagné 🙂
Célibataire aussi. Ce qui me déprime c’est de voir la peau de mes avant-bras toute fripée et les crèmes n’y font rien (même problème avec le cou)… ça fait vraiment vieux!!
Vos mots et votre réflexion , auraient pu être les miens si je savais écrire !! ça fait du bien de lire du positif à propos de notre maturité .Et NON , on n’est pas vieilles ! on est enfin mures pour continuer notre parcours encore mieux armées ! dommage que Brune se sente aussi mal , alors que très active …La peau est un peu moins tendue ? pas grave , on est un peu plus forte de nos expériences et du chemin parcouru !!! MERCI et bon confinement !!!Nathalie
Merci de ce commentaire Nathalie. Bon confinement également, nous traversons une période si particulière, si difficile, j’espère que notre maturité nous apportera la sérénité nécessaire à traverser tout cela. Virginie
Merci pour tout votre écriture votre humour magnifique
Merci beaucoup. Bon courage en cette période difficile. Virginie
Trés joli post bien rédigé et sincère. J’aime bcp cette phrase de Henri Matisse, sur le sujet, qui est affichée dans mon bureau au dessus de mon écran d’ordi : « On ne peut s’empêcher de vieillir mais on peut s’empêcher de devenir vieux. » Marion
C’est exactement cela. merci de ce commentaire et plein de bonnes ondes en cette période si particulière.Virginie
Dans cette drôle de période, la notion de l’âge se fait encore plus ressentir, d’un coup nous faisons partie des personnes à risque ! Quel décalage entre le mental qui reste jeune et la réalité du chiffre sur la carte d’identité !
Mais nous sommes comme vous, « toujours pas finies »…
Il est vrai qu’il est difficile encore plus aujourd’hui. Avec cette notion de catégorie à risques. Je n’ai pas encore 60 ans mais ma fille m’a immédiatement miss dedans. Prenez soi de vous mes amies virtuelles. Virginie
58 ans, bientôt 59 , et bizarrement je me sens de plus en plus libre 🙂
Libre de mes actes, de mes pensées .
Bien sûr je récupère plus difficilement, mais on arrive enfin à la sagesse ; et je me rends compte que la légèreté est la clef du bonheur, voir toujours le verre à moitié plein, m’émerveiller devant un coucher de soleil, dévorer un livre .
Et je me dis :vive la vie ,même en cette période si difficile
Sourions nous , oublions nos rides et gardons toutes et tous nos grains de folie :-))))
Là, il va falloir vraiment faire preuve de créativité dans les jours qui viennent. merci de cette visite virtuelle. Virginie
Je vais avoir 54 ans : dans ma tête et dans mes yeux, je suis loin de cette âge là. En revanche, mon visage, mon corps et mes cheveux ne sont pas de cet avis…. Pas (si) grave, j’ai désormais les cheveux longs et j’apprends à relativiser, à lâcher du lest et à savoir dire non (enfin).
Une de mes soeurs va avoir 59 ans : son rire est toujours le même, sa voix aussi, elle travaille, plante ses pommes de terre et joue toujours de la guitare ( il y a si peu de temps encore, ahem, elle me fichait des coups de guitare sur la tête, entre ado, il y a peu de temps donc !!). Bien sur que vieillir ca fait peur, normal, avec tout les discours négatifs sur le sujet. Mais vieillir c’est vivre encore, toujours. Ni mieux ni pire (enfin pour ceux qui n’ont pas de soucis de santé) mais différemment. Je ne vaux pas moins qu’un individu de 20 ans parce que mes ovaires ne fonctionnent plus ou parce que, supposément, je serais moins concentrée au travail !! Arrêtons nous aussi de véhiculer ce discours avec nos peurs, afin que la société nous voient comme des éléments entiers et non pas des rebuts bientôt « jetable ».
Tellement de choses à apprendre, à voir, une fourmi sur un balcon, un papillon, l’arrivée des chaussures à semelles carrées (bon pour çà, je vous les laisse …).
N’ayez pas peur !
Quelle belle réflexion, dans laquelle je me retrouve!
Merci, tu as vraiment l’art d’exprimer les choses et les sentiments…
Moi aussi ça me fait peur de vieillir et j’y pense avec déplaisir. Bien sûr que je me sens jeune, et je me pose les mêmes questions (dois-je continuer à…?) par peur du ridicule.
Je crois que l’acceptation viendra avec la libération du regard et du jugement des autres. Et je crois que c’est un chemin intérieur qui n’a rien d’évident.
Ton blog aide, c’est certain. Merci encore!
Maria José
Merci beaucoup Maria José
Bonsoir,
Merci pour ce texte qui calme un peu ma peur de vieillir , de ne plus séduire ( moi que mon ex mari vient de remplacer par une femme de 20 ans de moins que moi ).
Depuis un mois , Je prends conscience que mon âge est là (57 ) Cela ne m’avait pas encore effleuré et je continue ma vie très active mais avec un peu d’amertume….
Votre témoignage me rassure … je ne suis pas seule à être d’un seul coup déstabilisée par mon âge qui avance…..
Merci , je vais continuer à vous lire .. écrivez encore s’il vous plait!
C’est toujours un choc qui nous ramène à notre âge quand le conjoint part avec une femme plus jeune… L’amertume ne peut qu’être présente… Bonn courage et merci de me suivre. Prenez soin de vous. Bonne journée. Virginie