Bof !
Bof, une interjection (mot employé isolément pour traduire une attitude affective) exprimant le manque de motivation ou d’envie.
Depuis le mois de janvier, si on me demande si ça va, j’ai envie de répondre : bof. (je ne le fais pas par politesse).
Ce que j’ai envie d’exprimer : à peu près.
Rien ne va mal.
Mais au rien n’est au top non plus.
Drôle d’état physique et psychique qui me donne la flemme de tout. Je déteste me sentir comme cela, j’ai toujours besoin de « faire », de m’activer pour me sentir bien.
Dès que je me sens entravée par la fatigue ou une baisse de moral (un peu le syndrome du nid vide depuis que ma fille est partie le 1er janvier pour 6 mois à l’autre bout du monde), je flippe. « Faire » me demande alors beaucoup d’énergie à déployer. Ce qui me fatigue du coup encore plus et je rentre dans un cercle vicieux.
Donc, depuis quelques temps, je me rends compte que je ressens un réel soulagement quand je rentre chez moi après avoir fait tout ce que j’avais à faire. Comme si un poids s’enlevait de mes épaules. Alors, j’ai décidé de faire un « free february ».
J’ai essayé de « ralentir », de me mettre le moins de contraintes possibles. J’ai mis ma vie sociale en mode pause en essayant de ne répondre à aucune sollicitation. Bon je n’ai pas eu non plus à refuser une blinde d’invits mais, je n’ai été à l’initiative de rien. J’ai assumé mes envies/besoins d’être casanière. Et de ne pas culpabiliser de cela.
Après tout, je fais partie de la « bof génération ».
Au tout début des années 80 (l’expression a même été utilisée pour la première fois en 76 par Le Nouvel Observateur), on parle de la bof génération pour désigner ceux nés entre 60 et 70 : Des jeunes « désabusés, incapables de trouver la passion dans un monde sans émotion, […] peu engagés en politique « .
Une caractérisation faite en opposition avec la « génération 68 » qui avait exprimé des rêves de société idéalisée.
Nous avions tendance à attendre des jours meilleurs sans faire grand chose pour les faire arriver (il est vrai que mon plus grand fait d’arme politique fut de voter Mitterand en 81). Nous étions hédonistes, un peu rebelles quand même mais sans grande conviction. J’ai aussi envie de parler d’un certain désenchantement (c’était aussi les années Punk « no future »), de scepticisme résigné.
Comme tous les garçons et les filles de mon âge
On aime nos poisons
Nos prisons
Comme tous les garçons et les filles de mon âge
On aime des chansons
Sans passion
Nous c’était la bof génération
On s’en foutait d’avoir raison
On voulait juste être là
Philippe Katerine
Je me rends compte aujourd’hui la chance d’avoir eu 20 ans dans ces années-là. Dans un monde moins divisé, plus enclin à l’insouciance, à la diversité des points de vue. J’ai le sentiment, aujourd’hui, que nous avons eu une jeunesse plus douce que les jeunes d’aujourd’hui.
Et musicalement, c’était vraiment top.
Ce sont surtout mes cheveux qui sont bof !
Et si mes cheveux ne vont pas bien, je ne vais pas bien. Ils ont toujours été ma force, ma fierté. Je me désespère à chaque shampooing de les voir si nombreux m’échapper dans la baignoire et je n’ose même plus me brosser de peur de pleurer devant ma brosse. Avec les années, ma chevelure est de moins en moins épaisse et en plus en ce moment, elle est terne et même un peu « mousseuse ». Je la connais suffisamment pour sentir qu’elle ne va pas bien.
Je ne savais pas qu’il existait des soins anti-âge pro-âge pour les cheveux.
Je fais régulièrement un mésolift (j’en parle ici) sur mon visage. Et bien, il existe aussi la mésothérapie capillaire !
Je suis allée faire ma première séance, dans un centre esthétique à Montrouge, après un premier rendez-vous avec leur médecin. Il m’a « prescrit » 6 à 10 séances (à 120€), à raison d’une tous les 15 jours. J’ai prévu dans faire 4 (mon cas n’est pas si désespéré que cela). Et peut-être quelques séances d’entretien de temps à autre.
La mésothérapie capillaire consiste en de nombreuses micros multi piqûres pratiquées à l’aide d’un pistolet équipé d’aiguilles très fines (quasi indolore). Afin de déposer sous la peau une association d’acide hyaluronique, de vitamines, d’acides aminés, de sels minéraux… Produits efficaces pour stimuler les cellules des follicules pileux, booster la circulation sanguine et régénérer les cellules épidermiques afin de freiner la chute des cheveux, les épaissir et favoriser la repousse.
Cette première partie dure 20 à 30 minutes.
Puis pour renforcer les effets, je passe une dizaine de minutes sous un casque de luminothérapie (LED).
À suivre.
Alors, j’ai bien traîné devant la télé (et j’adore cela) : 3 séries.
De grâce (Arte).
Une famille dans le milieu âpre des dockers du Havre. Le père (Oliver Gourmet) en est une figure respectée. Mais le soir de ses 60 ans, son fils cadet (Panayotis Pascot) est arrêté au volant d’une voiture prêtée par son frère (Pierre Lottin), concessionnaire. Un kilo de cocaïne y est retrouvée.
Malgré ce pitch, ce n’est pas une série policière sur le trafic de drogue. C’est quasi une tragédie grecque sondant les liens familiaux, la fatalité, le besoin de rédemption... Le titre De grâce n’a rien de mystique, la ville portuaire fût nommée Le Havre de Grâce à sa fondation par François 1er.
C’est sombre mais vraiment puissant.
Et j’aime aussi quand il y a des personnages féminins forts (dans un milieu très masculin) : La mère ((Astrid Whettnall) et la fille Margot Bancilhon, avocate qui cherche à s’extraire de son milieu social (mais est-ce possible?) et une prostituée rwandaise sans papiers (lumineuse Eliane Umuhire).
Mention spéciale à Pierre Lottin Je ne connaissais pas cet acteur, quelle erreur !
Expats (Amazon prime).
Le destin de 3 femmes expatriées à Hong Kong alors que le plus jeune enfant de l’une d’elle, Margaret (Nicole Kidman), a disparu (probablement enlevé) il y a plus d’une année.
Contrairement à son titre, l’expatriation n’est pas réellement au centre de la série. Elle traite de la maternité, du deuil, de la culpabilité, de la résilience… Elle est également particulièrement intéressante par son étude du rapport de ces femmes riches avec leur personnel de maison, en majorité des philippines (elles aussi expatriées). L’épisode 5 (de la durée d’un long métrage) se penche particulièrement sur elles qui ont parfois l’illusion d’être amies avec leur « patronne », voire de faire partie de la famille. Le tout sur fond de « révolution des parapluies » (en septembre et octobre 2014, la jeunesse hongkonaise manifeste en masse pour s’opposer au gouvernement chinois).
À noter, la diffusion de la série n’a pas été autorisée à Hong Kong.
Mystère Nicole Kidman : Son visage figé, sa maigreur me dérangent mais elle me fascine en tant que comédienne. Elle apporte malgré cela une vraie profondeur à ses personnages. Et, puis, elle est aussi à l’origine de la série : achat des droits du livre, production, choix de la réalisatrice (Lulu Wang) tout en acceptant de ne pas être toujours au premier plan (ce qui est quand même assez louable).
Criminal Record (Apple TV+).
Une femme en détresse téléphone d’une cabine à un centre d’appel d’urgence. Elle se plaint de son compagnon violent et précise qu’il se serait vanté d’être l’auteur d’un meurtre pour lequel un autre homme purge une peine de prison de vingt-quatre ans. Elle raccroche avant de s’identifier. Ce qui va pousser une jeune enquêtrice à s’intéresser à cet ancien meurtre. Elle va devoir s’affronter à un policier aguerri prêt à tout pour que l’enquête ne soit pas réouverte.
J’ai souvent écrit ici que j’aimais beaucoup les séries British. Celle-ci est un bon cru de part son face à face entre une jeune femme métisse et un vieux mâle blanc aux méthodes d’un autre temps. On y explore également les biais racistes qui peuvent exister au sein des effectifs de police.
Cela m’a refilé la pêche !
Bob Marley : One love au ciné.
En 1976, Bob Marley est déjà une icône en Jamaïque, alors que le pays est au bord de la guerre civile (les partisans des 2 partis politiques se disputant le pouvoir se tirent dessus à balles réelles). Echappant de peu à une tentative d’assassinat, il s’exile à Londres. Il va alors donner au reggae une reconnaissance mondiale avec l’album Exodus (nommé meilleur album du XXème siècle par le Time Magazine en 1998) diffusant ainsi son message de paix et d’unité.
Un copain de fac de Dauphine m’a téléphoné il y a quelques jours pour me dire que la sortie de ce film lui avait fait pensé à moi. C’est vous dire à quel point, à l’époque, j’étais total fan !
Alors, ce n’est pas le film du siècle mais quel bonheur de se replonger dans cette musique que j’aime toujours autant ! Bref, un vrai kiff que d’aller, un dimanche maussade, écouter dans une salle Dolby du Bob Marley comme à une concert.
J’ai également beaucoup aimé l’accent mis sur le côté spirituel de l’artiste rasta. Le Rastafarisme prône « la paix intérieure et l’amour de soi, l’amour de l’autre, quel qu’il soit (animal ou végétal). Bob Marley découvre ce culte politico-religieux grâce à sa femme Rita. Le film montre d’ailleurs son importance dans la vie et l’œuvre de son époux (c’est d’ailleurs elle qui se prend une balle dans la tête lors de la tentative d’assassinant le visant, elle survivra grâce à ses dreadlocks). L’album Exodus fait référence au livre de l’Exode que les rastas considèrent comme une métaphore du déplacement massif des Africains de leur continent d’origine pendant la traite négrière.
Cette dimension m’avait un peu échappé à l’époque pour être honnête. Et les chansons étant sous-titrées dans le film, j’ai pu me rendre compte à quel point je baragouinais en anglais pas mal de ses titres 🙂
Bon allez, j’ai la flemme d’en écrire plus :).
En savoir plus sur Jeune Vieillis Pas
Recevez un mail pour vous informer d'une nouvelle publication sur le blog (toutes les 3 semaines environ).