Les amours de vacances…
C’est l’amour à la plage (aou cha-cha-cha-cha)
Et mes yeux dans tes yeux (aou aou)
Baisers et coquillages (aou cha-cha-cha)
Entre toi et l’eau bleue (aou aou)
Niagara
L’été, la saison des amours.
La nonchalance des vacances, le soleil, les vêtements légers, les corps bronzés luisants de crème solaire, la belle lumière dorée des fins de journée, les soirées qui s’éternisent… Tout exalte la sensualité. Et quoi de plus romantique qu’un premier baiser avec un quasi-inconnu devant un coucher de soleil ? Sauf que la dernière fois que cela m’est arrivé, on disait « se rouler une pelle »(je me demande d’ailleurs d’où venait cette horrible expression.) puisque j’avais 17 ans 1/2. L’été me replonge souvent dans la douce nostalgie de mes amours de vacances adolescentes. Je ne me souviens plus du prénom de celui qui m’avait fait chavirer avec 3 accords de guitare joués sur une plage de l’Atlantique à la lueur d’un feu de camp, ni de celui qui m’avait emballée sur Hotel California dans une boîte de nuit maltaise lors d’un séjour linguistique. Normal, nos petits cœurs cessaient en général de battre à l’unisson bien avant Noël. Mais, me reste en mémoire la magie, l’exaltation, la fougue, l’intensité mais aussi la légèreté du sentiment amoureux ressentis alors.
Aujourd’hui, le coup de foudre ne vient plus frapper mon bungalow. Le maître-nageur sauveteur ne me remarquerait que si je me noyais sous ses yeux, les étudiants/saisonniers du café de la plage sont plus jeunes que mon fils. Je n’ai pas mis un pied en boite de nuit depuis au moins deux décennies et de toute façon, on n’y danse plus le slow. Et même, si j’allais errer sur les plages, à la tombée de la nuit, à la recherche d’un feu de joie (interdit de nos jours d’ailleurs) et que je tombais sur un boomer grattant sur une guitare posée sur son ventre bedonnant, dont les cheveux longs sont un très lointain souvenir, j’aurais plutôt tendance à lui filer 2 euros qu’à l’écouter d’un air énamouré. Même s’ il joue Hotel California.
L’amour, aujourd’hui, faut aller le chercher !
Chaque début d’été, j’essaie de me remettre dans le bon mood. Peut-être que pendant ces vacances, je vais rencontrer quelqu’un ? Et chaque année, je pourrais ré-interpréter le tube de mes années disco de Patrick Juvet :
Où sont les hommes…Avec leurs gestes pleins de charmeDites-moi où sont les hommeshommes, hommes, hommes, hommes…
Je parle bien sûr de célibataires de mon âge.
Début juillet, je me suis même à nouveau laissée tenter par une appli de rencontres style « Parlons d’hier » (alors que j’avais juré que l’on ne m’y reprendrait plus après le fiasco connu il y a quelques années, voir post : Je ne crois plus à l’amour 2.0). Mi juillet je « matche » avec un « coup de cœur ». Ce qui me file plutôt un coup au cœur. Merde, comment je vais gérer le truc? Quelques messages d’une platitude non engageante s’ensuivent. Début août, profitant d’une quinzaine de jours à Paris entre 2 escapades, j’accepte un rendez-vous. Pendant tout le trajet de bus me menant vers l’élu, je ne cesse de me demander comment j’allais intégrer un nouvel homme dans ma vie, entre mes activités, mes voyages, mes enfants, mes amis et mon envie/besoin de solitude ? Et surtout si j’en avais, vraiment envie. L’angoisse n’a pas duré très longtemps. Une fois face à face devant un verre, la question a plutôt été : comment je vais me sortir de là. Le mec était pourtant pas mal, bonne dégaine, bonnes valeurs, sympa… Mais alors, je ne ressentais rien, absolument rien. Aucune petite palpitation dans la poitrine, pas le moindre petit papillon au creux de l’estomac. Electrocardiogramme plat !
J’aime pourtant l’idée de tomber amoureuse.
Mais voilà, il faudrait que cela me « tombe » dessus sans que j’ai besoin d’y réfléchir (encore moins faire du dating).Parce que si je réfléchis trop, je me pose beaucoup trop de questions dont la principale : Ais-je vraiment envie d’être à nouveau en couple ?
J’ai passé une très grande partie de mes vacances avec des couples. Et, j’aime les « vieux couples », ceux qui ont traversé toutes les années ensemble, qui ont à peine besoin de se parler pour se comprendre.
Cela, je l’ai eu et je sais que je ne pourrais plus l’avoir, c’est quasi mathématique. Je voulais bien vieillir avec un homme connu jeune. La vie (ou plutôt la mort), m’en a privée. Aujourd’hui en « prendre » un déjà vieux ne m’emballe pas vraiment. En réalité, j’ai la flemme de reconstruire une histoire à 2 de zéro. Mais je suis pleine de contradiction. En vrai, je me sens très bien en solo. Et, j’ai aussi la « fomo » (fear of missing out). Peur de passer à côté d’une éventuelle belle nouvelle étape de ma vie.
Comme beaucoup, j’ai vibré tout l’été grâce à la « senior love story » très inattendue de Pamela Anderson (qui effectue un retour en hype tout aussi inespéré) avec Liam Neeson qui, a 73 ans ne se remettait pas de son brutal veuvage en 2009. Ils irradiaient de bonheur dans tous les magazines people. J’ai aussi adoré, en début d’année, voir Meryl Streep (mon idole), séparé de son mari après 45 ans de mariage, flirter malgré (ou grâce à ) ses 76 ans comme un gamine, avec l’acteur Martin Short (74) ans.
Voilà, ce que je veux : Un flirt, une romance, une bluette… Un jeu de séduction mutuelle, avec de la complicité,, de la tendresse, de la légèreté sans volonté de construire une réelle histoire d’amour car dans histoire, il y a trop d’histoires. À nos âges, les valises trimbalées débordent.
Bref, un amour de vacances !
Pour le fun : Cet été, lors de ma visite du Château La Coste* (voir ma visite sur le feed réels de mon Insta.) , il y avait une « installation » de Sophie Calle qui a voulu établir un catalogue des qualités principalement recherchées par les candidats (es) au mariage ou à l’amour à travers une sélection de petites annonces parues entre 1857 et 2017 dans le Chasseur Français, Le Nouvel Obs, puis sur Meetic et Tinder. Savoureux !
Quelques exemples par ordre chronologique :
- Médecin, 39 ans, divorcé guerre, enfant 9 ans, désire mariage avec tendre demoiselle grands yeux noirs exclusivement, 30-35 ans, honnête, élégante, belles dents. Cheveux coupés et divorcées s’abstenir.
- Agriculteur catholique pratiquant recherche épouse 30-35, ayant capitaux pour achat immeuble Lourdes.
- Doux JH rêve sa princesse, belle poitrine (forte), grosses fesses, simple à vivre, aimant la vie de famille en famille.
- Très grand physiquement, moyen dans d’autres domaines. Recherche harmonie physique et intellectuelle. Hautaines vulgaires incapables s’abstenir.
- Monsieur retraité, délocalisable, indépendant de ses enfants, recherche femme veuve, pas trop mal dans l’ensemble, possédant maison avec terrain pour garer camping-car tout confort pendant l’hiver.
- Ecrivain notoriété s’affirmant, 46, épouserait douce et tendre muse susceptible de devenir mécène et gestionnaire de carrière ambitieuse. Look Catherine Deneuve apprécié.
- Amoureux de l’amour, déçu mais pas dégoûté, je crois encore au hasard pour croiser celle qui, sensible à tous les p’tits moments de joie qui font le vrai bonheur, apprécie la tendresse autant que les moments coquins, respecte la liberté de l’autre et n’aime pas les faux-culs, les beaufs, les bobos, les intégristes, les intolérants, les tabous, les travers, les tasers, la cupidité, la surconsommation, les 4×4, le superficiel et tant d’autres choses qui pourrissent le monde.
* La photo illustrant ce spot a été prise lors de cette visite. Chacun pouvait inscrire sur une étiquette un voeu et l’accrocher à un arbre (une installation artistique de Yoko Ono : Wish Trees). J’y ai inscrit Love, comme quoi, je reste malgré tout une incorrigible fleur bleue 🙂
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Merci Virginie de ce beau partage, drôle et tellement vrai …..
Merci et bonne semaine
Je rigole toute seule !!!!
Ce commentaire me fait trop plaisir.
Bonjour Virginie. Une éternité que he n’étais pas venue voir tes articles . Que du bonheur et des fous rires de repenser les jeunes!années aussi !
Reviens plus souvent 🙂
Merci à vous pour cette « non Love Story ». J’aime vos mots et votre humour….l’été fait un peu de forcing. Qui sait ?
Sur un malentendu 🙂
J’ai bien aimé les annonces ça suffit à rebrousser chemin.
Mon mari est décédé le 21 juillet 2025 après de grandes souffrances pendant 5 mois (cancer foie et pancreas) nous venions de fêter nos 60 ans de mariage. C’était un amour de vacances connu sur une plage du nord. Le mauvais temps nous avait rapprochés
Vous lire me fait du bien me fait souvent sourire..continuez à me distraire.
Je vous suis depuis longtemps
60 ans de mariage, waou ! Quel difficile deuil. je vous souhaite beaucoup de courage.
Quel bonheur au petit matin, quelle rigolade. Merci Virginie, je crois que le célibat me paraît être en vieillissant la plus cool des solutions mais avec si tu trouves dans tes annonces hilarantes un petit extra de temps en temps, même juste pour partager une complicité platonique avec un chasseur français beau (mais qui ne chasse pas), classe, sportif, chevelu, la 60 ène splendide,
pas d’enfants, pas de petits enfants non plus etc… Il faut rendre les exigences par équité. Bonne rentrée à toi. L’automne arrive et les charentaises avec. La question ne se reposera pas avant le printemps. Ouf ! Bises
Ces petites annonces sont dingues. Sophie Calle en a même fait un livre !
Vive les charentaises !
Hélas, l’amour contemporain est également une marchandise comme une autre. L’IA a sûrement de l’avenir, ou pas… pour que chacun trouve sa chacune.
J’ai bien aimé ton texte où tu te dévoiles avec légèreté et sans impudeur. Le désir et la vie commune sont compliqués à tous âges, mais quand on n’est plus jeune, l’Autre, notre miroir, est vieux.
Merci. Je détesterais être impudique 🙂
Merci pour ce billet qui me parle bcp
Avec plaisir
Hilarant ! Virginie, tu dépeins la quête dun amour de vacances avec une poésie désabusée qui me fait sourire. Entre la panique face à langoisse de leffet Tinder et la liste exhaustive des pas beaux, on se reconnaît, même sil faut avouer que ma fomo est parfois plus intense que la flemme de reconstruire. Dailleurs, les annonces de Sophie Calle, cest dingue, surtout quand on est à la recherche dun chasseur français beau (mais qui ne chasse pas) ! Bravo pour ce partage qui prouve quà nos âges, la seule chose qui nous manque vraiment, cest peut-être juste de devoir répondre à des questions aussi absurdes que celles de lancien agriculteur catholique…