Arrière-saison.
Arrière-saison : Période de l’année qui succède à la belle saison et en conserve encore quelques caractères.
Mais période où l’on a tous un peu le blues de voir le gris remplacer peu à peu le bleu du ciel.
Arrière-saison = Nagori.
Les japonais ont toujours des mots géniaux pour exprimer, poétiquement, certaines de nos émotions. Il signifie littéralement « l’empreinte des vagues » et illustre la nostalgie de la saison qui s’achève. Ce sentiment presque amer qui nous envahit durant les derniers jours de l’été. Le nagori exprime la nostalgie d’une saison passée mais dont la douceur reste bien présente dans notre esprit. Comme l’empreinte des vagues, il est la trace de ce qui est passé et périodique. Il peut également désigner un fruit ou un légume avant qu’il ne soit gâté, en plein maturité. Mais qui du coup, annonce aussi les saveurs de la saison suivante. Cela me fait penser que, si je m’amuse encore à faire un vœu à mon premier brugnon ou à ma première fraise, cela ne me vient même pas à l’idée quand je vais peler ma première orange.
Mais j’aime bien ce sentiment mélancolique comme je l’avais déjà expliqué dans un post à l’automne dernier où je citais cette phrase de Victor Hugo :
La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste.
Mais cette arrière-saison nous ramène aussi au temps qui passe, aux saisons qui se succèdent. De plus en plus vite. J’avais écrit il y a quelques années : Pourquoi le temps passe de plus en plus vite à mesure que l’on vieillit.
Cet été, je ne l’ai pas vu passer, quasi un claquement de doigt. Et je suis toujours un peu « assommée » devant ce constat.
C’est d’ailleurs aussi un terme utilisé pour notre catégorie d’âge (Période de la vie, qui succède à la maturité; vieillesse). La « haute-saison » ne bat plus son plein. Mais encore tant de belles choses devant nous. Mais je dois avouer, au risque de plomber l’ambiance, que quand je vais quelque part, surtout à l’étranger, je me demande si ce n’est pas la dernière fois, si j’aurais l’occasion d’y revenir.
Arrière-saison = Encore des « beaux jours », toujours un peu de légèreté.
La météo de l’arrière saison est souvent plus agréable que celle du printemps. C’est un fait !
On a tous ce fantasme de « l’été indien » qui en vrai, n’existe qu’au Canada et aux États-Unis (entre le début du mois d’octobre et la mi-novembre).
Avant que Joe Dassin ne nous donne envie de porter une robe longue sur une plage et de ressembler à une aquarelle de Marie Laurencin (on ira où tu voudras, quand tu voudras et on s’aimera encore, lorsque l’amour sera mort, toute la vie sera pareille à ce matin aux couleurs de l’été indien), on parlait en France d’été de la Saint-Denis fêté le 9 octobre.
Les journées raccourcissent (c’est ce qui me déprime le plus), il commence à faire frisquet le matin mais on peut encore profiter d’un temps doux et ensoleillé dans la journée.
Mais, ce que l’on veut surtout c’est garder la légèreté de l’été, un peu d’insouciance de nos vacances. Alors, à nous de ne pas replonger trop vite dans nos « to do list ». Par exemple, je recommence à marcher hyper vite dans la rue alors que je ne suis même pas pressée, je me force à ralentir le pas. J’essaie de ne pas commencer à tout planifier (un vrai effort).
Je dis ça, mais je viens de passer une semaine à tous les matins nettoyer à fond mon appart dans les moindres recoins en triant, allégeant… Un grand ménage comme si je préparais mon cocon pour affronter les premiers froids (mon nid d’hibernation?). Mais aussi peut-être pour mieux accueillir tout ce qui va se présenter à cette rentrée ?
Les souvenirs de nos vacances sont encore bien vivaces. Continuons à nous nourrir des petits bonheurs qu’elles nous ont apporté.
Mes kiffs de l’été.
J’ai beaucoup bougé.
Des vacances très différentes de celles que je passais en mode famille. Alors, j’ai un peu le regret de ne pas mettre vraiment poser, dans un même lieu pour vraiment prendre le temps de laisser passer le temps (sans refaire de valises). Mais cela m’a permis de multiplier les expériences sans aller très loin. Et de vraiment apprécier plein de choses :
- Passer quelques jours à La Baule avec mes 2 enfants, sous le même toit. Cela faisait longtemps que cela n’était pas arrivé : Félicité totale !
- Avoir un corps hâlé et bonne mine. Cela me permet d’encore me sourire dans le miroir le matin.
- Les marchés. J’adore découvrir ou re-découvrir ceux des endroits où je me trouve (et pas forcement pour acheter de la nourriture :)). Mes 2 préférés : Celui du Ferret et de La Baule. Ma grande déception : celui de Forte dei marni en Toscane dont j’attendais des merveilles made in Italy alors que tout vient de Chine .
- Je me suis souvent fait une tresse. C’est tout bête. Mais cela faisait des années que je ne me l’étais pas autorisé. Trop vieille. Ben finalement, non.
- Un vrai plaisir de lecture avec Une nuit particulière de Gégoire Delacourt. Cette rencontre entre Aurore et Simeone sur un trottoir parisien qui pensent n’avoir plus rien à perdre m’a bouleversée. Cette femme à la cinquantaine va aller au bout de la nuit avec cet inconnu, déambulant dans les rues de Paris, d’un bar de nuit à une chambre d’hôtel jusqu’à une plage. Le livre est en 2 parties, une vue par elle, l’autre par lui.
« Il a peur, c’est touchant. Les hommes sont terrifiés lorsqu’une femme s’offre à eux, sans rien demander ». Aurore.
« Je suis le fils d’une femme morte seule d’amour. »
Simeone.
- Passer du « vrai temps » avec mes amis. Celui où l’on vit du quotidien ensemble.
- La mer. Quel bonheur d’y nager. Et surtout la Méditerranée, toujours belle et qui ne donne pas envie d’en ressortir trop vite.
- Être la majorité du temps pieds nus.
- J’ai vu 3 bons films tellement différents les uns des autres.
– Barbie. À Barbie Land, Barbie « traditionnelle » vit une vie parfaite (moins sympa pour Ken). Jusqu’à ce qu’elle commence à avoir les pieds plats et de la cellulite. Franchement, je n’ai pas boudé mon plaisir. C’est original, enlevé et joyeux.
– Oppenheimer. Pour une fois, j’ai compris l’intrigue dans un film de Christopher Nolan (j’étais sortie au bout de 30 minutes à Inception, endormie devant Tenet et mis un bon moment à piger que l’action de Dunkerque se déroulait sur 3 espaces temps). Bon, je n’ai quand même pas capté tous les dialogues étant assez faible en physique quantique mais aucune importance pour se laisser emporter par la vie et les tourments du père de la bombe atomique.
– Anatomie d’une chute. La palme d’or du dernier festival de Cannes est un grand film sur le couple et sur une femme pas toujours « aimable ». Le mari est retrouvé mort suite à une chute de son balcon. Suicide ou meurtre ? S’ensuit un procès où ce sont les sentiments qui sont jugés. Je n’aime pas toujours les personnages d’enfants au cinéma mais celui du couple est formidable. Et si la vérité ne sort pas toujours de la bouche des enfants, ce gamin a celle des émotions et des sentiments.
En revanche, plus de 2h30 de films à chaque fois, c’est toujours un peu trop quand même. Cela dit, j’ai également profité de longs voyages en train pour revoir la trilogie du Parrain. Bonheur de cinéphile que je voulais retrouver depuis que j’avais vu cette formidable série The offer (Paramount) qui raconte la genèse du premier Parrain en 1972.
- J’ai quand même passé pas mal de temps chez moi. Vraiment agréable de profiter aussi d’un Paris vide et qui vit un peu au ralenti.
- Je vais bientôt faire développer mes photos pour pouvoir « figer » ces vacances dans mon album photo sur 2 pages Été 23. C’est mon côté old fashioned. Vous développez vos photos, vous?
- Je me suis baladé en Australie. Avec le série Les fleurs sauvages sur Prime vidéo. Une vrai mélo comme je les aime avec des personnes forts dans des paysages juste sublimes. June Hart (Sigourney Weaver magistrale) recueille sa petite-fille Alice après la mort de ses parents dans son domaine horticole, refuge pour des femmes en souffrance. Chacun des 7 épisodes se construit grâce au langage des fleurs, ce qui apporte une touche poétique dans ce drame familial construit sur le mensonge et les trahisons sur fond de violences faites aux femmes. Une vraie saga de l’été regardée « à l’ancienne » à raison d’un nouvel épisode par semaine par la plateforme.
Pour la petite anecdote mode : j’ai eu cette même chemise pendant des années. J’ai dû me l’offrir, une Equipment (le must à l’époque), dans ma vingtaine. J’ai fini par m’en débarrasser il y a quelques temps. Comme souvent, je m’en mords les doigts. En revanche, Sigourney n’hésite pas à très souvent porter une longue tresse….
Et vous, comment vivez-vous cette arrière-saison ?
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