Françoise Gorse, passion tango

Françoise : passion tango !

Françoise écrit le tango.

La milonga est annulée.

Tango, Françoise Gorse

 

Pitch :

Sarah a le tango dans le sang. Chaque année, elle se rend à Buenos Aires, la Mecque des danseurs de Tango. Elle s’y affranchit des règles de son quotidien parisien et retrouve le charme suranné des milongas, les bals dédiés à cette danse centenaire. Pendant neuf nuits endiablées, Sarah virevolte dans ses robes colorées dans un univers aux passions strictement organisées. 

Un livre comme une déclaration d’amour au tango.

Mais, c’est quoi exactement le tango ?

Il nait dans les bordels de Buenos Aires. Ce n’est alors qu’une danse des bas quartiers avant de gagner en respectabilité à la fin des années 1910 en Argentine. C’est « une marche » à deux vers une direction impromptue à chaque instant. Pas de pas ou de séquence fixés à l’avance ou appris par coeur. L’homme guide, non pas avec ses bras mais avec le buste (le guidage vient en fait de « l’intérieur » du corps). La femme suit, au feeling, en laissant naturellement aller son poids dans la marche. C’est un langage de communication corporelle (assez « caliente »:)). Le ressenti est alors votre meilleur allié.

Le tango est une danse sensuelle, ce que Françoise décrit très bien, car il éveille tous les sens. Le regard d’abord : on donne envie, par sa présence, sa démarche, son style… de se faire inviter à danser. Et surtout par le langage de son corps et son « abrazo »,  la façon dont on enlace  (c’est ce contact entre le visage et le qui  permet aux danseur de communiquer.  La tenue a aussi son importance, on se fait beau pour aller dans une milonga. Inutile de préciser, vu la proximité du contact, que l’odorat joue également un rôle majeur.

Le tango se danse à tous les âges, les maestros de tango se produisent la plupart du temps jusqu’à leur mort. On raconte même, qu’à Buenos Aires, un danseur très âgé s’économisait de marcher et restait en fauteuil roulant, ne se levant que sur la piste du bal pour danser.

Ce qui m’a frappé dans La Milonga est annulée est à quel point cet univers est codifié. Ce livre est aussi une formidable immersion culturelle.

 

Françoise, tanguera mais pas que.

 

Françoise Gorse et le tango

 

Françoise Cyna Gorse n’est pas vraiment son héroïne Sarah (en revanche, c’est ma belle-sœur). Même si comme elle, sa passion du tango la conduit chaque année à « courir » les milongas de Buenos Aires à la recherche du « moment parfait ».

Elle est médecin-radiologue, mère de 3 enfants et grand-mère de 3 bouts de choux. Elle est sportive et je dois lui reconnaitre un petit coté hyper active 🙂

Elle écrit, beaucoup.

« J’ai toujours écrit des journaux intimes. Mais en 94, j’ai ressenti un besoin impérieux d’écrire « vraiment ».  J’adorais ma vie avec mon mari, mes enfants, un job prenant à l’hôpital. Mais j’avais le sentiment d’étouffer dans le sens de ne plus pouvoir rien faire rien que pour moi. L’écriture m’a semblé mon seul moyen d’expression, mon « truc à moi » pour me sentir exister tout en restant attentive à ma famille. J’écrivais alors essentiellement la nuit. Un livre par an pendant quelques années. J’adorais le challenge de construire une histoire, d’inventer des personnages. Je m’étonnais moi-même d’y arriver. J’ai essayé de les publier mais sans succès. 
Puis, j’ai changé d’hôpital dans un secteur que je ne connaissais pas. J’ai alors produit des publications médicales, fait des conférences etc. J’ai moins ressenti le besoin d’écrire de la fiction. » 

« Je me définis comme une danseuse ». 

« Depuis petite, avec mes parents, nous partions en vacances au Club Med, j’y dansais tous les soirs. J’étais toujours la première sur la piste pendant les booms de mon adolescence. Adulte, avec une copine, on continuait à aller en boite de nuit toutes les 2 juste pour danser…

Puis, je me suis mise « plus sérieusement » à la salsa. J’ai pris des cours et même en bossant beaucoup, je sortais pour aller la danser le plus souvent possible. Mais vers 50 ans, je me voyais avancer vers les 60 alors que les gens de la salsa autour de moi avaient toujours dans la trentaine. Je me suis sentie un peu en décalage. Alors, un peu par raison, j’ai voulu essayer le tango, me disant qu’il y aurait plus de gens de mon âge. Effectivement, les premier temps, j’ai un peu regretté les beaux gosses de la salsa :). Je prends des cours. Je ne suis pas très bonne, mais je m’accroche !   En 2012, sur un coup de tête, je pars avec 2 amies et mon mari en Argentine. Lui en profite pour faire un trek et moi, je découvre les milongas, les nuits de Buenos Aires. J’ai adoré ! Depuis, je continue de me perfectionner sans cesse et j’y retourne chaque année, le plus souvent seule. Pendant une semaine ou plus, je vis tango jour et nuit. Dans la journée je fréquente les meilleures écoles, je pars à la recherche de belles robes et de plus confortables chaussures pour la milonga du soir. Aujourd’hui, j’y ai mes repères, je me suis fait des amis que j’ai plaisir à retrouver chaque année. »

Écrire sur le tango.

Je n’avais pas écrit depuis longtemps. Mais après un séjour en 2018, à mon retour d’Argentine, les gens me demandaient : « Alors, c’était bien les vacances?  » Comment leur expliquer que ce n’était pas des vacances (en général, je rentre totalement vidée), leur exprimer tout de que je ressentais . Ce n’est pas racontable. 

 

Milongas, bals de tango

 

« J’ai donc voulu décrire cet univers en écrivant un roman plus intime. Je voulais montrer comment une femme pouvait se retrouver à vivre des émotions puissance 10. Car le tango n’est qu’émotion. Il est intense, indescriptible. Je me suis ouverte à ce que je ressens, à ce qui me porte et m’entraîne de milongas en milongas à l’autre bout du monde.  Et essayer de transcrire cette recherche du moment parfait, si difficile à décrire mais qui est le but de tous les tangeros. Un moment suspendu de perfection qui a quelque chose de mystérieux. Et qui est plus en plus rare au fur et à mesure que tu progresses. Car tu deviens de plus en plus exigeant. Le mec qui bouge un peu trop le bras gauche et c’est foutu ! »

 

 

Extraits.

 » ... J’ai l’âge que j’ai, je le sais bien sûr, même si les gens me disent que je ne le fais pas, parfois je le fais quand même, c’est normal, ce n’est pas grave, la vie est ainsi,  nous avons eu notre début, nous aurons notre fin… Aujourd’hui, je pars vers ailleurs, je vieillis, mais il est tellement bon de faire semblant de ne pas le savoir quand mes jambes s’affolent au rythme de la musique, quand je me noie dans la magie du tango et que je souris les yeux fermés, engloutie entière dans cet art qui vous arrache à tout, à l’âge qui passe, au corps qui commence à changer, à mon cœur qui trouvera toujours une raison de pleurer, d’avoir peur… »

 

 » … Dès la première marche le visiteur entend la musique, il est à El Beso, cet endroit légendaire dont tous les professeurs parisiens parlent depuis le début, le lieu des géants du tango qui font rêver tous les élèves, celui des « vieux milongueros » comme ils disent, ceux qui ne dansent que si la musique leur plaît, qui ne vont inviter la danseuse qu’après son premier ou deuxième tour de piste quand ils l’ont évaluée et que la combinaison entre son niveau de danse et son physique leur a paru acceptable… « 

 

 


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4 commentaires

  1. Nathalie a dit :

    émouvant ….et vous comment ça va depuis votre déménagement ??? amitiés

    1. virginie a dit :

      C’est très gentil de demander. Ça va très bien. Je me plais beaucoup ds mon nouvel appart. Je manque encore de repères ds Montrouge

  2. Le tango est bien plus qu’une danse, c’est un abandon total !
    Le texte décrit formidablement sa sensualité
    Passez un bel été

    1. virginie a dit :

      Vous avez raison, il semble vraiment s’agir d’abandon…

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