La chute en vélo

Badaboum, crac, ouille !

La chute.

La chute : Le premier jour où je remonte sur mon vélo après son hibernage (je suis une cycliste des beaux jours), je roule  tranquillou, mon panier plein de courses. Peut-être un peu grisée par cette belle journée printanière, je négocie mal mon virage au niveau du carrefour et je m’engage au mauvais endroit sur la piste cyclable : je ripe sur le petit trottoir qui sépare celle-ci de la chaussée. Mon vélo ne franchit pas l’obstacle. Moi si. Mon vélo n’a rien. Moi si.

Je me retrouve à terre, sonnée, avec une douleur au genou, je comprends immédiatement qu’il s’est passé un truc pas cool. Une IRM plus tard, le verdict tombe : fracture du plateau tibial (je ne connaissais même pas l’existence de cet os), rupture d’un ligament croisé = Au moins 3 semaines d’immobilisation avec interdiction de poser le pied à terre. Mais comme en plus, je me suis fêlée une côte (finalement le plus douloureux), impossible d’utiliser des béquilles, je viens donc de passer trois semaines sur le fauteuil de bureau à roulettes de ma fille. Rien de bien grave, mais bien galère !

Une chute = mise à l’arrêt.

 « La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre.« disait Einstein. Pourtant, là, je pédalais ! Une chute par définition est une perte d’équilibre, et par conséquent , c’est celui de ma « petite vie » qui est complètement chamboulé. Avec en plus l’expérience de la perte d’autonomie (je ne pouvais pas faire grand chose seule). J’ai eu l’impression de vivre ces dernières semaines dans une espèce de torpeur. Je m’étais dit que j’allais en profiter pour écrire, lire, régler plein de petits tracas ministratifs, « nettoyer » mon ordi, trier mes photos… Je n’en ai fait que le quart de la moitié. Je me sens « à l’arrêt », comme si la chute avait aussi « abimé » mes capacités à faire, à me concentrer.  J’ai vraiment eu « les jambes coupées » : « se sentir dépourvu de force; se sentir découragé; se trouver sans force pour continuer à avancer ».

La veille de la chute.

Jean-Louis Aubert en concert.

J’ai vraiment profité de mes 2 jambes en dansant pendant plus de 2 heures ! Quel pied 🙂 !

J’adore ce mec. Malgré ses 70 ans, il a gardé une vraie fraicheur, une joie de vivre presque naïve. Ses concerts sont de vrais moments de partage et de joie. J’en ai fait beaucoup. C’était le chanteur préféré de mon mari et dès que cela fut possible, nous y allions avec nos enfants.

Puis, Jean-Louis Aubert, depuis Téléphone, accompagne ma vie depuis le milieu des années 70. J’ai un souvenir extrêmement précis de ma découverte de ce groupe. Mon cousin de 3 ans mon aîné (mon dieu, mon idole depuis l’enfance) me l’a fait écouter sur son magnéto à bandes (c’est vous dire comme c’est vieux). Il aimait = j’ai aimé instantanément, j’avais même pas 15 ans. Des recherches en neurosciences démontrent que la mémoire musicale est particulièrement puissante. Surtout à l’adolescence quand elle se lie à des expériences personnelles. Effectivement, je peux quasi décrire la scène chez mon cousin comme je me vois, seule dans ma chambre, écoutant pour la première fois Good Bye Yellow Brick Road d’Elton John.

Immobilisée = Séries !

Adolescence sur Netflix. 

Jaimie, 13 ans, est accusé d’avoir sauvagement poignardé à coups de couteaux une de ses camarades de classe. Ses parents, l’inspecteur chargé de l’affaire, une psychologue vont tenter de comprendre ce qui s’est passé. 

Série pendant la chute

 

Cette série est une vraie claque ! On a beaucoup parlé de la prouesse technique de sa réalisation. Chacun des 4 épisodes est un long plan-séquence. Ce qui donne une tension toute particulière au récit. Elle nous met face à la violence d’ados de plus en plus jeunes (et les faits divers actuels ne manquent pas de nous le rappeler). Et, elle m’a fait découvrir un phénomène que je ne connaissait pas du tout : Les incels (célibataires/chastes involontaires). Ce « gamin » suivait sur ses réseaux cette mouvance masculiniste d’une misogynie extrême. Cette haine des femmes gagnant en violence depuis une dizaine d’années. Glaçant !

Les 4 saisons sur Netflix. 

3 couples de quinquas et +, amis depuis la fac, se retrouvent chaque saison pour des week-ends ou des vacances partagés. Mais un des couples est sur le point de se séparer. Ce qui va bouleverser toute la dynamique de ce groupe et amène chacun à se remettre en question. 

 

La chute

 

C’est bien sûr une comédie, il y a des moments très drôles (c’est signé Tina Fey). Mais il y a aussi de la mélancolie sur le couple, son usure et le temps qui passe. Et perso, j’adore un des acteurs Steve Carell qui excelle sur ces 2 registres. 8 épisodes d’une trentaine de minutes qui se dégustent comme un bonbon sucré avec une petite pointe d’acidité.

2 séries inspirées de faits réels.

J’ai déjà plusieurs fois déclaré mon appétence pour ces séries « histoires vraies ». J’adore aller ensuite sur Internet voir la tête des vrais protagonistes, ce qu’ils deviennent etc.

 

La chute = séries

Good american family sur Disney + : Christine Barnett, mère accomplie et exemplaire de 3 enfants, décide d’adopter avec son mari une petite fille ukrainienne de 7 ans atteinte de nanisme, Natalia Grace. Mais rapidement, devant le comportement inquiétant de l’enfant, elle se persuade qu’elle est une manipulatrice qui aurait en fait plus de 20 ans. 

Nous voyons d’abord les événements basés sur le récit du couple Barnett puis, au bout de quelques épisodes, sur le récit de Natalia abandonnée à elle-même. L’histoire est quand même assez dingue et prouve vraiment que la réalité  dépasse, le plus souvent, l’imagination de la fiction.

Happy Face sur Paramount + : Melissa Moore, mariée, 2 enfants, maquilleuse sur un show télé cache depuis toujours qu’elle est la fille d’un tueur en série américain connu sous le nom de « Happy Face ». Mais ce dernier, en prison à perpétuité, trouve enfin un moyen de refaire partie de la vie de sa fille en lui avouant un nouveau crime. Ors un homme attend d’être exécuté pour ce celui-ci. Mélissa va devoir faire son « coming out » et aider une équipe de journalistes à faire éclater la vérité. 

Outre cette course contre la montre pour sauver un innocent, cette série est particulièrement intéressante car elle explore essentiellement les traumas vécus quand on est l’enfant d’un monstre. Peut-on encore l’aimer comme un père ? Comment se construire, vivre avec une parenté pareille. Cet homme peut-il même être un grand-père ? Questions passionnantes et finalement peu traitées en fiction.

Un livre

La centenaire de Françoise Cyna chez Libranova. 

Ma belle-sœur, médecin radiologue, écrit depuis toujours. Je vous avais déjà parlé de son livre précédent : La milonga est annulée sur sa passion pour le tango (ici).

J’avoue qu’ici le sujet, les dernières années de sa maman, centenaire dans un Ephad, m’a fait un peu peur. Tout effraie dans cette phrase Ehad et grand âge. Comme j’ai eu tort ! Françoise qui a accompagné pendant 6 années ses parents dans un premier temps et sa mère par la suite en fait un très beau récit. C’est un vrai  roman d’amour. Un amour pur, sans attente, avec toute la tendresse et la douceur qu’il implique.  Françoise raconte aussi la vie à l’interieur de ce lieu (de fin) de vie et de ses protagonistes : du personnel soignant aux autres résidents avec des portraits parfois cocasses. Et j’ai été aussi touchée de voir comment, finalement, on reste toujours la (petite) fille de sa mère même quand c’est à notre tour de la materner.

 

La chute

 

Disponible sur toutes les plateformes et en commande en librairie. 

Se remettre en selle

Après la chute naît la peur. Celle d’avoir peur. Et de tout. On sait, que pour ne pas rester sur un traumatisme, un échec ou une période de doutes, il faut se remettre en selle, au propre comme au figuré,  pour reprendre là où l’on a été stoppé net. Depuis quelques jours, je remarche, très crispée, avec une béquille et je démarre un lonnng programme de kiné. Marcher dans la rue me donne le sentiment d’évoluer dans un univers hostile dans lequel tout peut me faire tomber. Mais depuis « l’accident », je n’ai qu’une idée en tête : pourvoir partir aux Iles Lofoten (Norvège) le 16 mai, voyage prévu de longue date avec ma fille. C’est la première pensée qui m’a traversé quand j’ai senti que j’allais me vautrer sur le trottoir : « Merde, les Lofoten ! « . Et une fois, assise par terre : Vite, une clope (j’ai arrêté de fumer il y a 7 ans)
Fais-je remonter sur la selle de mon vélo ? Je pense, j’espère ne pas le craindre. Je me suis déjà, il y a près de 20 ans, déchiré les 2 ligaments de l’autre genou en ski, j’ai fini par en refaire, mais pas avec la même insouciance qu’avant (voir mon post : Jeune Vieillis Pas au ski). Bon, là, avec 1 ligament sur 4, je pense que c’est mort.

Alors, comme j’aime bien m’inspirer de mots japonais, sur lesquels je tombe régulièrement au fil de mes navigations sur les réseaux, car ils sont souvent de véritables mantras, je choisis celui là :

Nankurunaisa,

Avec le temps, tout se règle.

 


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12 commentaires

  1. Nathalie a dit :

    Plus je vous lis plus je me retrouve
    J aime votre écriture et votre humour
    Bon courage pour les séances de Kine

    1. virginie a dit :

      Merci beaucoup Nathalie. Bonne journée.

  2. Dom a dit :

    Tu es très inspirante Virginie et c’est un plaisir de te lire. Tu décris si bien les conséquences d’une chute et la peur qui s’en suit. Merci à toi et bon voyage

    1. virginie a dit :

      Merci beaucoup, cela me fait plaisir de lire cela.

  3. Marie-Pierre a dit :

    Récit pertinent comme d’habitude. J’aime vraiment beaucoup vous lire bien sûr, c’est un partage d’expérience, du vécu qui fait du bien pour ceux placés dans la même situation à savoir une chute, un âge plus tout jeune et l’appréhension qui suit. Le mérite de votre écriture c’est qu’on se sent compris. Très bon dimanche à vous. Merci !

    1. virginie a dit :

      Merci beaucoup, c’est exactement un partage de vécu pour que cela puisse parler à d’autres. Bonne fin de journée

  4. Sylvie a dit :

    Quel dommage cette chute à vélo ! En vous souhaitant la meilleure réadaptation pour avoir le bonheur de rouler à nouveau . Et pourquoi pas un triporteur , il y en a de très beaux !

    1. virginie a dit :

      Ha le triporteur, je n’y avais pas pensé 🙂

  5. Good recovery comme disent les espagnols! 😀 Il en faut plus pour mettre à l’écart notre vlogueuse préférée, et sans doute pas un biclou récalcitrant. Tenace et résiliente, pour sûr tu n’as pas le choix, la vie c’est ça. Et de tout bobo de la vie en ressort une acuité à la connaissance de soi.

    1. virginie a dit :

      Muchas gracias comme disent les anglais

  6. Nathalie a dit :

    Oh mince alors ! mais ça va aller ! dans 4 jours le départ en vacances et c’est le début d’une nouvelle aventure ! bon courage et super bonnes vacances peut etre , un peu clodicante mais motivée !!!

    1. virginie a dit :

      Oui, oui très motivée

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