La femme sera toujours l’avenir de la femme.
Les femmes, je ne les ai pas toujours aimées. En fait, ce sont les filles que je n’aimais pas trop. Une scolarité dans un établissement, pourtant public, non-mixte (un des derniers des années 70), m’avait laissé un goût amer (mesquineries, jalousies, …. ). Ce qui m’a fait douter, encore aujourd’hui d’ailleurs, de la notion de sororité. Déjà, je ne suis pas fan du mot, de sa sonorité :). Et je n’y crois pas tant que cela. Je lui préfère nettement celui de fraternité. Plus beau, plus humaniste, plus « englobant ».
Mais plus je vieillis, plus je les aime. Je trouve celles qui m’entourent, que je rencontre, juste formidables. Le plus souvent « défricheuses »de leur propre vie. Elles se sont construites, ont aimé, désaimé, fondé des familles… Et le plus souvent loin de ce que l’on avait imaginé pour elles. Notre génération est également pionnière dans sa façon de vieillir. Nous sommes l’avenir de notre vieillesse dont nous explosons les codes.
Bref, je suis tellement d’accord avec cet écrit de George Sand :
« Une femme sera toujours plus artiste, plus poète dans sa vie. »
Ma grand-mère.
Ce petit hommage au « féminin » se devait de commencer par ma grand-mère : « une sacrée bonne femme », comme on disait à l’époque.
Je viens d’une famille de femmes (bien sûr, il y a eu des hommes mais qui ont eu du mal à se faire entendre ou qui n’ont fait que passer) : ma grand-mère, Madeleine (c’est mon deuxième prénom) et ses 4 filles. J’ai passé de très nombreux week-ends dans son petit appartement de la banlieue parisienne ainsi que la plupart de mes vacances sur la côte espagnole avec elle. Et j’adore mes 3 tantes qui sont le cœur de ma famille malheureusement trop rétrécie aujourd’hui.
Très petite, j’ai eu conscience que mamie était « un personnage », une femme qui avait toujours mené sa vie comme elle l’entendait, se souciant peu du regard de la société, qui a eu deux maris et de nombreux amants (qui a même fait un peu de prison pour en protéger un). Dans, les années 40/50, ce n’était pas banal. Et qui a plus de 80 ans, ne pouvait rester debout à l’écoute d’un paso doble, passion héritée de ses longues années vécues en Amérique du Sud. Elle avait eu mille vies. Mais ce n’était pas suffisant pour elle, alors, elle s’en inventait plein d’autres. Je ne savais pas ce qui était vrai ou faux mais quelle importance.
Chez elle, il y avait des photos « du temps où elle était belle ». Je n’arrivais pas à faire coïncider ces images d’elle et celle que j’avais à mes côtés. Comme la majorité des femmes de sa génération, elle avait « lâché l’affaire » à la ménopause, rattrapée par ce que la société attendait d’elle finalement. Ce qui m’avait d’ailleurs inspiré ce post : Est-ce qu’un jour, je ne vais plus me reconnaître ?
Femmes invisibles.
L’histoire oubliée des femmes au foyer sur Arte Tv.
On a tendance à dire que nous devenons invisibles après 50 ans, c’est vrai !
Mais il en était de même pour la fameuse « ménagère de moins de 50 ans » : la femme au foyer.
Ménagère qui signifie femme, épouse qui s’occupe de l’administration du foyer tout autant qu’un service de couverts.
L’expression femme au foyer désigne l’un des statuts, et le plus souvent le seul, attribué à une femme au sein du couple. Son rôle : l’entretien de la maison, les courses, la préparation des repas, la surveillance et l’éducation des enfants… Elle va de pair avec l’expression de « chef de famille », qui désigne celui qui perçoit le revenu le plus élevé (=le mari).
La femme au foyer est en réalité une invention moderne. Les femmes du peuple ont toujours travaillé. Elle apparait au 19 ème, les classes moyennes voulant se démarquer ainsi de la classe ouvrière.
L’histoire oubliée des femmes au foyer, documentaire de Michèle Dominici rend hommage à toutes ces femmes qui ont cru que le but de leur vie était de trouver un bon époux et d’en prendre soin » mais qui ont le plus souvent déchanté d’ennui. Et à sa propre mère : « Elle a écrit ses Mémoires mais son récit prenait fin l’année de son mariage. Lorsque je lui ai demandé pourquoi, elle m’a répondu : « Parce que, après, ce n’est plus intéressant ». Diplômée de Sciences Po et licenciée en droit, elle a tout arrêté. » Explique-t-elle.
C’est toute une époque, les années 50/60/70 où « les hommes partaient à la conquête du monde et les femmes à celle d’un homme » . Ce sont nos mères, nos grands-mères que l’on voit dans ces images d’archives amateurs. En voix off, des extraits de journaux intimes de femmes au foyer (récupérés dans une association œuvrant pour le patrimoine autobiographique).
Le statut de femme au foyer a aujourd’hui disparu. En tous les cas, le terme est plus que dévalorisé. Il est, aujourd’hui plus glam de nous appeler des « mamans » (= en charge de tout, même avec un boulot).
Femmes affranchies.
The Essex Serpent sur Apple Tv.
Veuve d’un époux violent, Cora passionnée de paléontologie, se rend dans un village marécageux de l’Essex où sévirait une « créature » tueuse de jeunes filles.
L’intrigue ne m’a pas passionnée (en plus, j’ai un peu de mal avec Claire Danes que je trouve trop grimaçante et tellement marquée « Homeland » que je m’attends à tous moments qu’elle sorte un flingue de sa manche gigot pour abattre un terroriste).
Mais j’ai regardé cela comme un documentaire sur la fin du 19 ème siècle anglais. Où les femmes commencent à s’émanciper, où la chirurgie fait ses premiers pas, où le socialisme se répand dans la société… Et où, en même temps, dans les campagnes, on crie toujours au diable quand des tragédies surviennent. Le personnage le plus intéressant est d’ailleurs la dame de compagnie de l’héroïne, aux sentiments ambigus mais éprise de justice sociale.
Ou comme un défilé de mode, subjuguée par les costumes.
Les costumes jouent un rôle de plus en plus important dans certaines séries, ainsi qu’une reconstitution d’époque soignée comme dans la géniale : Peaky Blinders.
Même s’il ne fait aucun doute que les stylistes/costumières/décorateurs prennent de larges libertés avec la réalité.
Mais du coup, je me suis renseignée sur la mode anglaise de l’époque.
La robe à l’anglaise.
Elle est bien plus « décontractée » que celle à la française. Elle déploie le plus souvent des motifs végétaux pour une touche « printanière », dans une toile dite « indienne ». Son corsage est ajusté pour mettre la cambrure en valeur. Mais donne une relative liberté de mouvement au corps féminin.
Et, c’est en Angleterre que le costume-tailleur (le couturier anglais Redfern en a eu l’idée en associant une jaquette et une jupe assortie) fera son apparition en 1855 mieux adapté à la promenade et au travail des femmes qui se développe.
Femmes dans le cinéma.
Les Effrontées sur France Tv.
Où sont les femmes, Une femme peut en cacher une autre, Sois belle et tais-toi, Girl power.
4 épisodes d’une série documentaire qui questionne la relation du cinéma aux femmes, aux actrices et la faible place qui leur est accordée aux postes décisionnaires.
C’est passionnant, c’est toute l’histoire du cinéma qui est passée au crible.
Saviez-vous par exemple que la véritable inventrice du cinéma de fiction fut Alice Guy, que les cinéastes de la Nouvelle vague, que l’on pensait progressistes, étaient assez méprisants avec leurs collègues féminines, que 3 hommes avec un couffin réalisé par Coline Serreau est le 10e plus gros succès français de tous les temps en France (prouvant enfin qu’une réalisatrice pouvait être « bankable ») alors que la plupart des acteurs avaient refusé le film ?
Et j’adore cette photo d’Agnes Varda de 1955 qui illustre bien une prise de pouvoir tout en fraternité (= l’entraide).
*Veuillez accepter mesdames ces quelques mots comme un hommage
À votre gente que j’admire, qui crée en chaque homme un orage
Au cinéma ou dans la vie, vous êtes les plus beaux personnages
Et sans le vouloir vous tenez nos cœurs et nos pensées en otage
Veuillez acceptez mesdames cette déclaration
Comme un tentative honnête de réparation
Face au profond machisme de nos coutumes, de nos cultures
Dans le grand livre des humains place au chapitre de la rupture
Vous êtes infiniment plus subtiles, plus élégantes et plus classes.
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Cc Virginie, passionnant comme d’habitude.
N’oublions pas ces femmes…. j’en sais quelque chose victimes d’ un mari caractériel pervers narcissique et rêvent de s’en sortir mais qui 30 ans plus tard n’ont toujours pas réussi.
Oui, beaucoup se retrouvent « piégées » encore et toujours
Nous avons regardé l’émission sur Arte, très bien faite et très interessante. Cela parait si loin et pourtant, pour certaines femmes c’est encore une réalité. Certes, elles travaillent, les hommes s’impliquent plus, mais elles ont la charge mentale en plus….