On verra demain. Procrastiner, blog femmes plus de 50 ans

On verra demain !

Est-ce que bien raisonnable de toujours (autant) procrastiner à mon âge?

Procrastiner : avoir tendance à remettre au lendemain, à ajourner, à temporiser…

C’est une des choses que je fais le mieux !

Par flemme, peur, manque de motivation, dans l’attente d’un moment plus favorable.

« Ne jamais remettre au lendemain ce que l’on pourrait faire le surlendemain. »

Mark Twain

 

Alors à l’heure des bonnes résolutions (oui, il est temps de les prendre! ), je vais essayer de réaliser, enfin, celles que j’ai « abandonné » chaque année. Parce que, franchement, continuer à repousser au lendemain, à plus de 60 ans, ça devient vraiment débile ou la preuve d’un optimisme fou en ses capacité futures.

Procrastiner vs s’organiser.

Mes journées sont de véritables to do lists. Je suis le plus souvent une vraie hyperactive, prise dans une frénésie de petites activités, tant que celles-ci n’ont rien à voir avec « ce qui me pose problème » comme écrire le livre en jachère depuis 4/5 ans. Car ces petites taches me procurent de la satisfaction immédiate (la joie de rayer une ligne de ma liste, d’avoir un frigo nettoyé au coton tige dans le moindre interstice… )

C’est probablement ma façon de combattre le temps. Je le passe à m’organiser pour avoir celui de « me caler » (rien faire et chiller). Et avoir l’esprit tranquille afin de réfléchir aux vraies décisions, celles qui pourraient  avoir un réel impact sur ma vie.

Ce n’est que pour les « choses importantes » que je temporise. Que je cherche le meilleur moment possible. Demain, je m’y mets, cela sera plus favorable. Le « au dernier moment » est aussi quelque chose d’excitant, car cela procure souvent la décharge d’adrénaline nécessaire pour finir un texte par exemple. J’ai le plus souvent besoin d’une dead line pour m’y mettre.

J’ai finalement du mal avec tout ce qui n’a pas une fin définie dans le temps. Commencer quelque chose sans vraiment savoir quand  je pourrais y mettre un terme (ex le livre) me stresse. Comme ce puzzle présenté dans un lifestyle toujours dans sa boite car je n’ai aucune idée de la durée de sa réalisation (1000 pièces !).

Si vous saviez le nombre d’heures que je perds dans ma tête à vouloir maîtriser mon temps. Comme je me complique la vie à trop vouloir me la simplifier. Je peux me prendre la tête pendant des heures pour choisir un horaire de train. Et le plus souvent je vais en changer. Ce qui est mieux, ce qui est le plus simple, ce qui va le mieux optimiser mon temps, moins m’en faire perdre !

Remettre à plus tard, c’est aussi, peut-être, se sentir maître des horloges et oublier la biologique, le temps passant de plus en plus vite. Voir mon post Mais pourquoi le temps passe plusvite à mesure que l’on vieillit? 

Avec, heureusement, parfois de vrais coups de fouets, comme mon déménagement à Montrouge, me poussent en avant. Des années que je parle de m’investir bénévolement. Enfin, depuis quelques mois, j’ai intégré l’unité locale de La Croix Rouge (soutien scolaire, programme prison/justice).

Et je regrette tellement d’avoir attendu si longtemps !

Alors mantra 2023 :  Mieux vivre le temps, cesser de l’appréhender comme un espace à remplir. 

« Un temps, ami et amant, aimant et aimé, pour s’y lover comme dans un doux sofa confortable : le sujet n’est plus le temps qui passe ou pas. »

Nadalette La Fonta (Nos tempêtes sont à la hauteur de nos rêves, Guy Trediel Éditeur)

Procrastination ou indécision ?

En vrai, la plupart du temps, je remets à demain par difficulté à prendre une décision. Devoir choisir (donc renoncer) parfois  me « fige ». Cela devrait finir par s’arranger puisque on parle du vieillissement comme le rétrécissement du choix des possibles. Idée quand même franchement pas cool.

Beaucoup de choses chez moi sont sujets à dilemme me paraissant comme des alternatives contenant deux propositions contraires voire contradictoires et qui finissent par me sembler toutes deux insatisfaisantes. 

Des psys parlent même du paradoxe du choix. Selon lui, nous attendons trop des décisions que nous prenons. Moi je me complique clairement l’existence avec mon obsession de la fluidité (Voir post: De la fluidité). Faire le mauvais choix serait alors comme un gros caillou qui empêche ma vie de (se la) couler douce.

Alors autre mantra 2023 :  Avoir la liberté de choisir = aussi choisir de ne pas user de cette liberté.

Procrastiner, c’est aussi faire confiance à la vie finalement.

En fait, je suis peut-être juste une pessimisme du quotidien mais une grand optimiste de la vie, si on lui laisse des opportunités.

À plus de 60 ans, je sais enfin que rarement cela se passe comme je l’avais prévu, planifié. J’apprends à faire plus preuve de flexibilité, à accepter plus facilement l’imprévu qui est finalement le plus souvent une bonne surprise. Si on « verrouille » tout, il ne peut plus rien arriver finalement.

« Tant que la partie n’est pas terminée, il reste de jolis coups à jouer. »

Boris Cyrulnik

Je suis toujours et finalement, j’espère le rester le plus longtemps possible, dans le fantasme de lendemains qui chanteraient encore plus juste.

L’important est de continuer à participer. J’ai encore une très longue to do list de rêves, d’envies, de réalisations à accomplir. Aujourd’hui, demain ou dans un an.

on verra demain, Scarlett O'Hara

 

PS: Ce post était prévu le 8 janvier 🙂

A lire mes :  Je veux 2017, finalement toujours autant d’actualité, surtout concernant la paix dans le monde.

 


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12 commentaires

  1. Simone Daoust a dit :

    C’est fou Ça m’a donner comme un brin d’optimiste ce matin !
    C’EST VRAI J’AVAIS UN PEU UN PEU OUBLIÉ QUE

    C’EST PAS FINI TANT QUE C’EST PAS FINI

    1. virginie a dit :

      J’espère que cette bouffée d’optimalités a duré toute la journée 🙂

  2. Comme c’est étrange, on parle de moi dans ce post ? Ça fait du bien de savoir que je ne suis pas la seule. Cela dédramatise. Merci pour ce petit vent de fraîcheur.

    1. virginie a dit :

      Avec plaisir !

  3. Scarlett avait tout compris !
    Le problème est qu’en avançant dans l’âge, il ne faut plus dire on va le faire, mais le faire…

    1. virginie a dit :

      Tout le problème est là : mieux conjuguer au présent !

  4. Isabelle a dit :

    Ah oui ! J’ai un peu l’impression de voir mes ressenti couchés sur le papier (enfin, l’écran) c’est vrai qu’en y réfléchissant, ce que je repousse ce sont les choses dont je ne peux prévoir la fin. Pas les mêmes que toi, pas de livre à écrire ici, mais ça me donne matière à réflexion. Je vais bien enregistrer cet article pour le relire de temps en temps
    Bisous et à bientôt

    1. virginie a dit :

      Cette histoire de « fin » mais vraiment apparu en écrivant le post. Mais, je crois que c’est une réponse au manque de motivation.

  5. ça me parle tellement!…J’attends le livre! :-))

    1. virginie a dit :

      Oui, cette année, je m’y mets 🙂

  6. Je repousse. Ce qui est trop emm… ou ce qui me parait demander une perfection que je ne saurais atteindre. Et puis, un jour,
    je me décide et hop c’est fait!

    1. virginie a dit :

      Oui, on ne se lance pas, souvent, parce que l’on veut trop bien faire.

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