« Vieillir est un délit » écrivait, il n’y pas pas si longtemps (2006), Benoîte Groult dans La touche étoile.
Vieillir, ce n’était pas bien ! Mais, les temps changent presque aussi vite que notre vieillissement cutanée.
Aujourd’hui, les plus de 45 ans seraient à la fête! Le concept de la ménagère de moins de 50 ans semblerait prendre un sérieux coup de vieux ! Vieillir est à la mode !
Cet hiver, happy quinquas, sexygénaires (mot que mon correcteur d’orthographe ne comprend toujours pas)… nous sommes les stars.
On nous y présente les enfants gâtés des soixante-huitards habitués à donner le ton et qui n’ont pas l’intention de lâcher l’affaire!
Avec, entre autres, mon nouveau maître à penser: Gérard Lanvin, lequel pourrait également déclencher chez moi des pulsions pré-adolescentes (envie de coller des posters de lui torse-nu sur les murs de ma chambres) déclare: « Aujourd’hui, l’âge ne veut plus rien dire…. D’âge en âge, on ne fait que changer de folie ». Nouvel Obs nov/13. J’adore l’idée!
Pour Gala, avoir 50 balais, c’est l’éclate. Nous serions même dans une certaine griserie… Ce qui fait déclarer au sociologue Jean-Claude Kaufman: « Elles ne se racontent plus leur vie, elles la vivent pleinement. Elles deviennent artistes de leur existence. » Gala 20/11.
Bon, bien sûr, on nous ressort toujours un peu les mêmes: Fressange Stone… Et quelques « petites nouvelles »: Béart, Foster, Laroque… Des femmes qui n’ont fait qu‘être artistes de leur propre vie. Dont le métier (et les loisirs) est de s’occuper au mieux d’elles-mêmes. Des artistes, qui ont fait de la lutte contre le temps, un art à part entière!
On serait quand même de moins en moins femmes, de plus en plus filles ! De toute façon, on se vit beaucoup plus jeune que l’on est:
Vieillir = potentiel d’achat.
Mais, ne nous leurrons pas trop, nous sommes surtout une cible marketing. Une population à courtiser. Notre potentiel « gros sous » et » toujours envie de claquer » commence à en faire miroiter plus d’un. Surtout que nous sommes « une mutation démographique » durable (aujourd’hui, les 50-59 ans sont 4,3 millions!). Si la presse titrent beaucoup sur nous ces derniers temps, c’est qu’une marque en ligne, Balsamik, du groupe Kering se lance sur le marché des plus de 50 ans à grands renforts de communication presse avec un sondage mené par Ipsos sur 1150 françaises de 25 à 70 ans.
Cette étude montre que 83% des femmes de 45-60 ans se sentent bien dans leur vie, 76 % se disent épanouies. 68% se déclarent même plus heureuses qu’à 20 ans.
Elle met également l’accent sur le fait que les femmes quinquas n’ont pas envie de renoncer aux envies et aux aspirations de leur adolescence (sans nostalgie malgré tout).
« La cinquantaine est un âge où l’hédonisme domine puisqu’elles sont 68 % à déclarer vouloir s’amuser. Elles veulent également être rebelles 67%. » Résume Remi Oudghiri, directeur Tendances & Insight d’Ipsos (source e.marketing).
C’est là que l’histoire commence à partir en cacahouète: Balsamik et Ipsos nous baptisent les « quinqu’ados ».
NON!
Je ne veux pas être considérée comme bonne pour la casse. Mais surtout pas comme une ado (j’en ai deux à la maison, c’est bon). Alors, je préfère mille fois être une quinqu’@ (idée soufflée par mon amie @ fasilol). Une femme moderne complètement connectée sur son époque et avec un réel esprit d’ouverture. C’est aussi cela la maturité!
Alors, oui, nous sommes des rebelles. Mais, notre vrai combat est que nous soyons enfin perçues avec plus de subtilité. Entre la « pathétique » qui se prend pour sa fille, la cougar agressivement assoiffée de chair fraîche, il y a une vraie place. Et, soyons aussi vigilantes à ce que toutes ces quinquas resplendissantes que l’on nous jette en pâture dans les magazines, ne soient pas une nouvelle injonction à en faire toujours plus pour être au top et continuer à rentrer dans du 38.
Rien de vous choque?
Et, bien si. Une fois de plus la marque n’a pas vraiment joué le jeu. Ses mannequins ont (presque) l’âge d’être nos filles.
Alors, oui, restons rebelles, retroussons nos manches (jusqu’aux coudes, au-dessus, ça pendouille un peu) : y’a encore du job!
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oui nous sommes une force et pourtant une amie éditrice d’une revue pour les femmes de plus de 40 ans me disait les difficultés qu’elle rencontre avec les responsables de la presse . Bisous
Ce que je vois sur le site Balsamik est d’un classique…ennuyeux. Quel grand écart entre leur terme « quinqu’ado » et ce qui est présenté.
Le pire est quand même de s’appeler Balsamik!
Très vrai tout cela, je me reconnais dans ce côté rebelle quinqu’@ pas parce que je fais du 38, deux tailles au-dessus, plutôt parce que j’utilise mon iPad personnel en classe où je note mes cours, note des informations sur mes classes sous le regard admiratif des élèves, des collégiens adolescents qui ne pensent surtout pas à mon âge…
Quand j’ai commencé à m’inscrire sur Instagram (et à devenir assez accro, je dois l’admettre), mes enfants m’ont traitée de folle. Et, maintenant, je suis la geek de la famille.
D’accord avec Chris pour Balsamik…..De toute façon, tout n’est que cible marketing…..c’est certain, nous sommes en général assez maligne pour savoir ce qui est bien pour nous finalement….Sinon, petite note perso, j’aime bcp Inès mais cette photo est d’un fake….regarde comme je me marre avec mon nouveau pote….pfuuffffff
C’est vrai qu’Inès commence à trop « jouer » la quinqua qui « adore ça »!
Balsamik m’a contactée également pour me parler de leur marque, je prepare un sujet sur leur site mais le concept quinqua ado me gène c’est peut être pour cela que je n’arrive pas à « sortir » mon sujet ! Je suis entièrement d’accord avec ton analyse !
moi, je suis franchement déçue, non pas par leurs modèles, ce n’est pas mon goût mais pourquoi pas, mais par le fait qu’ils emploient des mannequins jeunes. je trouve cela limite malhonnête.
yep ça a du bon d’être dans le clan des quinqu’@ ! je profite et croque la vie à pleines dents ; d’un naturel curieux j’ai plus de temps pour voyager, faire des expo, voir mes amies , faire du shopping …. pas sûr cependant qu’une marque dédiée à cette tranche d’âge puisse m’attirer car j’ai toujours eu horreur des « cases »!
J’ai assez hâte de voir leurs campagnes de pub. En conf de presse, ils avaient pas mal insister sur la prise de poids de plus de 50. Encore un truc qui peut nous faire assez plaisir comme stigmatisation!
Votre post va très bien avec notre petit coup de gueule que nous nous avons mis sur notre blog aujourd’hui ! Petite ou grande nuance, vous parlez des quinquas, nous ça tourne plutôt autour des sexas ( nous préférons le terme sexygénaire 🙂
Comme vous dites si justement, un peu plus de nuances entre l’éternelle ado qui refuse de vieillir et la mémé, nous revendiquons la différence – il y a du boulot !
50, 60… même combat. Bonne journée les Matching points.
Quinquas et séxas, réunissons-nous 🙂
Nous avons oublié de mettre le lien de notre post http://wp.me/p2H2o8-4w5
On retrousse nos manches jusqu’au coude, au-dessus ça pendouille : je serais une ado, j’écrirais XPTDR !!! (Bon d’accord je serais une ado super has been, on ne dit plus ça depuis 2009 je crois)
Dis donc tu sais qu’à te lire je serais presqu’impatiente d’arriver à la ménop’ !
Merci beaucoup Sophie. Moi tes commentaires sur Insta me donne très envie de te connaître. Bonne journée.
Moi je vous vois comme des femmes courageuses, en général bosseuses et gérant des adolescents ce qui somme toute ne doit pas toujours être de la tarte…Restez vous même, jusque là on disait des femmes quinquas qu’elles étaient bonnes pour la poubelle, alors que de l’autre côté on ventait la beauté de Georges Clooney…Il est plaisant que les choses soient rééquilibrées, cependant j’admire votre lucidité vous n’êtes pas dupes du côté marketing de la chose et c’est heureux…Quand a la taille 38, WTF? j’ai beau avoir une préférence pour les hommes, je peux quand même donner un avis, rien n’est plus beau qu’une femme avec des rondeurs, ne vous laisser pas dicter votre façon d’être….Je pense que je passerais plus souvent sur ce blog virginie, très bonne journée a vous.
vincent (l’homme est une meuf pas comme les autres).
Merci Vincent, et oui, viens souvent me rendre visite!
Il y a probablement la place que l’on veut bien se donner…
comme toi je ne veux pas de ce terme quinquados et comme toi (enfin non je sais pas) Inès commence à me courir sur le haricot. Trop d’Inès tue la Inès !
Notre place ? Ma place ? Ta place ?
Je sais pas, je cherche et je te dis. Je vais probablement rajouter une rubrique bientôtquinqua sur mon blog 🙂
bisous à ce soir ?
Tout à fait OK pour Inés!
Et, il y a forcement de la place…quelque part. Bises.
Et bien, même si je ne suis pas-encore-cinquantenaire, je m’en approche doucement et oui, dans mon esprit, dans mon corps, je me sens bien plus jeune que ces quelques marques de victoires et de vie sur mon visage. Mais je ne veux pas non plus être une quinq’@ : bien qu’intensément connecter à la vie, aux autres, aux échanges, FB, Insta chose, Pint bazar et autres ne m’intéressent pas : j’ai pourtant un compte de chaque … que j’utilise peu ou pas. Je trouve cela très faux, souvent du bla bla, assez impudiques et surtout, ce regard venant des US me déplait. Suis je has been parce que je ne participe pas à cette grande folie ? Je ne crois pas et je maintiens ma position. Je suis convaincue d’en savoir davantage que certains addict à ces « réseaux sociaux » où l’on ne communique plus mais où l’on bavarde et montre soi, soi , soi !
Je ne me reconnais pas non plus dans la mère de famille avec ado mais encore performante (!!): sans enfants, par choix, je suis femme mais pas mère. Je ne suis pas cougar non plus (pourquoi pas marmotte ou éléphant, je déteste ces expressions à la c… venues, encore, des US pff)! J’ai encore beaucoup à apprendre, suis curieuse de savoir, de connaître, sentir et ressentir, de travailler encore, d’aimer et de m’indigner aussi en détestant les cases et les modèles de toutes sortes. Alors il est vrai que j’adapte un peu au niveau du physique, des fringues (ceci dit, toujours le même poids qu’à mes 18 ans na !!) mais bon ça va. Je ne revendique rien, juste d’être et de pouvoir être comme chacun. Quant à « Balsamik », quelle alternative à la marque « UN jour ailleurs », un des seuls fabriquant de fringues qui s’adressaient, alors et encore, aux femmes « d’un certain âge » qui n’ont pas envie de porter des slims, des baskets et sneakers. C’est mon cas, sans pour autant être BCBG, je n’ai pas envie d’être « rock et rebelle »… comme tout le monde au final quoi, il n’y a qu’à parcourir les blogs de mode, et les rues pour voir des clones avec les mêmes boots, blousons, pulls, slims mais bon c’est rock. Bon c’est une position que j’exprime depuis longtemps, l’envie d’être moi (et je suis moi et, avantage des années, j’assume d’être moi), (presque) quinqua ou pas.
C’est vrai que , quelle soit sa tranche d’âge, on a un peu tendance à s’habiller de la même faon. le plus important est donc de trouver son propre style et dêtre au mieux dedans. Bon, j’enfonce un peu une porte ouverte… Quand j’écris quinqu’@, je ne parle pas forcement des réseaux sociaux (bien que je m’amuse beaucoup sur Instagram), je ne suis pas du tout addict, je voulais juste symboliser le fait d’être totalement en phase avec son époque. Bonne journée
Ton article prend très bien la suite de celui que je viens de poster « Vieillir mais bien » me voilà rassurée les années passent et on peut rester la même, ou presque, AU MOINS DANS SA TETE
En tout cas bien dans mes escarpins! j’y travaille …
La pub CC mère fille m’a toujours agacé – En dehors de la mode il y a le style – Je garde toujours une sorte de ligne directrice quant à mes vêtements et en vieillissant je deviens plus exigente sur la qualité, la coupe… Je trouve que sortir une marque dédiée aux quinquas est uniquement un bon coup de marketing d’autant plus que tout est porté dans de jeunes mannequins – D’ailleurs, le rendu serait-il le même par une femme de 50 ans : pas sûr du tout – et puis ce nom Balsamik !!???!!! Je ne suis pas une ado, ni une cougar ni Inès (qui me saoule aussi) mais seulement une femme qui n’aime pas (et qui n’a jamais aimé d’ailleurs) être dans une case du fait de son âge – A 20 ans il y a des filles moins dynamiques que ma mère de 70 ans – En ce moment mon regret dû à l’age c’est noël je suis nostalgique de l’époque où ma fille (17 ans à ce jour) vivait avec l’émerveillement de l’enfance les fêtes de fin d’année Et encore merci pour tes articles toujours très pertinents -bon we
merci beaucoup. Je partage tout ce que tu dis. Cette année, à mon dîner de Noël, J’aurais des amis qui ont une fille qui croit encore au père Noël, j’adore!
Complètement d’accord ..Balsamik? Connaissais pas cette grosse blague..
Inès ? Elle manque de fric en ce moment..et ça se voit.
Instagram Facebook on est « connecté » ou c’est l’hyper-ego qui brouille les pistes?
Ce post m’énerve, et je tenais à le dire.
Ha mince, qu’est-ce qui t’énerve? Je parlais d’être connecté sur son temps. Le @ était plutôt une espèce de métaphore. Je ne voulais pas perticulierement parler des réseaux sociaux. Même si perso, je trouve Instagram très rigolo!
Oups Virginie, c’est le sujet qui m’a énervée (mauvaise humeur aussi, j’avoue ..) je ne mets pas en cause ton post proprement dit, et ton écriture est toujours juste.
Je te souhaite un bon week-end.
Ouf! Bon week-end à toi aussi Lilly
voilà tout est dit, oui je suis quinqua, j’assume mes 50 ans, mon visage qui raconte l’histoire de ma vie, mon corps qui s’est (légèrement!) transformé, je m’assume mais j’hurle quand on me catalogue senior. Au travail ils nous veulent plus donc va falloir qu’on se retrousse les manches pour jouer des coudes et garder notre place, ca sera chacun son tour en temps et en heure !!!!!!
Bonjour, oui assumons, retroussons-nous le manches: toutes ensemble!
Ben oui, quinqua presque sexa et rebelle à fond dans ma tête.
Par contre Balsamik ou autre nous sommes de nouveaux produits à formater et là je ne veux plus sentir que l’on cherche à m’imposer quelque chose
D’ailleurs mesdames méfiez-vous dès que l’on parle trop de nous ce n’est jamais gratuit il y a immanquablement des dégâts collatéraux « nous » 🙂
Merci pour cet article qui m’a conforté dans mon état d’être que parfois m’entraîne à me poser des questions pour savoir si je suis normale à toujours « courir »
Oui, court Réjanie, court! Cette référence à Forrest Gump pour te remercier de joindre le club de celles qui se demandent si elles sont normales! Bonne nuit!