Noms de grands-mères : Zaza, Mamie Vi, Lalie

Zaza, Mamie Vi, Lalie.

Les nouvelles grands-mères (deuxième partie).

3 nouvelles grands-mères pour clore ces 2 articles consacrés à la « grand-maternité ».

Pour voir les premiers témoignages : Mamouz, Moun, Minou. 

Et moi, grand-mère ?

L’écriture de ces 2 posts, voir mes « amies mamies » parfaitement épanouies dans ce rôle ont changé mon ressenti.

Il y a encore peu, je me disais pas du tout prête à voir mes enfants devenir parents. Je ne le suis pas encore vraiment pour être honnête (et j’ai le sentiment qu’eux non plus). Ce sont toujours mes bébés avant tout. Je me sens encore tellement « maman ». J’ai peur en fait de perdre ce sentiment-là. Mes enfants qui deviennent parents, on change quand-même de dimension. Je crains peut-être qu’ils aient moins d’amour, d’attention à me donner. Concentrés alors sur leur propre progéniture. Vont-ils se sentir encore « mes enfants » alors qu’ils seront parents ?

Aujourd’hui, cette perspective me réjouit de plus en plus. Ça a l’air bien sympa quand même l’arrivée d’un p’tit bout de chou et ce shoot d’amour qui vient embellir la vie. En fait, je commence à comprendre que cela ne m’enlèvera rien. Au contraire. Et, j’ai complètement oublié le « coup de vieux » que je craignais, que j’associais encore au mot grand-mère.

 

Isabelle, psychologue et psychanalyste, avec Elias, 6 ans.

L’enfant de son fils de 35 ans. Elle a aussi une fille de 30 ans.

Zaza.

« C’est venu comme cela.  Je n’avais pas trop d’idée préconçue. Je ne voulais juste pas me faire appeler Yaya (γιαγιά). Mon mari est grec et c’est ainsi que mes enfants appelaient sa mère que j’aimais beaucoup. Donc, il y en avait déjà une. »

 

Grand-mère Zaza

 

 

« Que ce soit pour le nom et surtout pour tout le reste, tu es dans une posture « groupale ». Ce n’est pas toi qui décides, ce sont la mère et le père. Tu appliques ce que l’on te demande. Tu dois faire avec ce que l’autre désire. Tu dois le comprendre. Cet effort de compréhension est d’ailleurs assez passionnant. Tu pars essentiellement du désir de la mère. Moi, c’est ma belle-fille. Je ne l’ai pas connue en tant qu’enfant. La comprendre est moins instinctif. Avec tes propres enfants, la communication est aussi non verbale. Tu les décryptes mieux. Là, il faut vraiment être à l’écoute. 

Tout est construction. En premier lieu pour les parents. Devenir mère, parent est une révolution. Tu découvres la mère ou le père que tu vas devenir. En tant que grand-mère, tu dois appréhender cette construction. Et tu ne peux créer un lien avec l’enfant qu’avec « l’autorisation » de ses parents. Tu ne deviens pas grand-mère uniquement parce que tu as été mère. Il y a une place à trouver. C’est un ajustement avec les attentes des parents. Tu es d’abord là pour eux d’ailleurs. Elias est resté 23 jours hospitalisé en tant que prématuré, ce sont eux que j’ai dû soutenir à ce moment-là. 

J’ai une relation extrêmement tendre avec cet enfant. C’est la vie qui entre à nouveau chez toi. Il me fait tellement rire ! La couche éducative donné par ses parents est sérieuse, donc nous on peut rigoler. Il y a quelque chose de plus cool pour lui quand il est avec moi. Il faut dire que quand on est ensemble, je suis H24 à sa disposition. Je joue tout le temps avec lui. Le soir, nous allons nous coucher en même temps pour ne pas qu’il ait peur (même si je me relève une fois qu’il dort). Des parents ne peuvent pas faire cela. 

Je le prends souvent seule. Je passe des vacances quasi en tête à tête avec lui. Bon, c’est beaucoup de boulot (je me demande d’ailleurs comment je faisais en tant que maman, avec la maison à gérer, un métier prenant…). Il y a aussi une certaine tension nerveuse. Tu es encore plus sur le qui-vive qu’avec tes propres enfants. Il est absolument impossible qui lui arrive quoi que ce soit sous ta garde.

Il vient dormir chez moi tous les mardis et je l’amène au rugby le mercredi à 14 heures.

Comme je ne vis pas avec lui au quotidien, à chaque fois que je le vois, c’est de l’émerveillement pur. Devant ce petit être qui se développe, qui grandit, qui gagne en autonomie, qui change tellement même en une semaine

Je vis cela comme une grande chance qu’ils me le confient. Il faut comprendre les codes qui rassurent les parents. En plus, dans mon cas, ce ne sont pas forcément les mêmes pour mon fils et ma belle-fille. 

L’autre jour, nous étions au square et il y avait une grand-mère qui criait beaucoup sur son petit-fils (attentions, fais pas cela, non…). En fait, elle était en stress et avait peur qu’il se blesse. Quand nous sommes partis, Elias m’a dit : « Tu sais, Zaza, je ne savais pas que ça existait les grands-mères méchantes ». »

 

Viviane, prof de yoga, avec Mira (3 ans) et Pia (quelques mois).

Les filles de son fils de 34 ans. Elle a 2 autres fils de 36 et 26 ans.

Mamie Vi

« Au départ, cela ne me plaisait pas trop. Mamie, ça fait un peu vieux. Mais maintenant, j’aime bien. Je trouve que cela établit le lien de sang de façon plus évidente. » 

 

Grand-mère Mamie Vi

 

 

« Je n’étais pas d’une impatience folle à l’idée de devenir grand-mère. Mais le côté poupon commençait quand même à me manquer. J’ai d’ailleurs été très étonnée de la facilité avec lesquelles les gestes me sont revenus. J’ai ainsi pu m’occuper de ma première petite-fille très vite me sentant très à l’aise avec un nouveau-né. Je ne me suis jamais sentie « gauche ». Cela ne s’oublie pas, comme le vélo :). Au début, je la prenais surtout pour aider les enfants qui étaient épuisés. Idem aujourd’hui avec la naissance de Pia.

Mais, c’est très différent que d’être maman. C’est une place à trouver. Et il n’y a pas d’exclusivité. Il y a 2 autres grands-mères (famille recomposée oblige). Ce qui peut devenir d’ailleurs un casse-tête pour les enfants. Tout le monde veut avoir ces petites. Mais du coup, elles nous réunissent aussi. Cet été, nous avions trouvé la formule idéale. Les enfants avaient loué une maison. J’étais à l’hôtel avec ma mère (c’est fou d’ailleurs comment ses arrière-petites-filles la stimulent) et les parents de ma belle-fille avait loué un appart. Mon ex-mari est venu également quelques jours avec sa femme.

Alors que j’étais une maman assez stricte, j’oublie complètement les bonnes manières. C’est un peu « open bar » chez moi. Même si je fais quand même passer des messages de savoir-vivre (bonjour, merci, au revoir…). Mais je ne les laisse pas pleurer une seconde. Cela dit les parents d’aujourd’hui non plus.

Vous imaginez, la première petite fille, pour moi mère de 3 garçons. Une vraie nouveauté ! J’avais peur de ne pas aimer autant la deuxième. Mais non, la magie opère.

Mais il est très important de garder un équilibre. J’ai une vie active, une vie sociale et même une nouvelle vie amoureuse à construire. Je suis la grand-mère célib ! Mais je sais donner quand il faut. Je me suis même mise à la cuisine. Cuisiner pour quelqu’un est un vrai don d’amour. Je suis totalement passée à côté de cela avec mes enfants.

J’aurais adoré avoir une maison de famille pour leur créer un ancrage. Du coup, quand j’ai déménagé, j’ai vraiment pensé mon nouvel appart aussi en fonction d’elles. Elles ont leur chambre.

Mon plus jeune fils me dit que je suis la « mamie d’éveil ». Pour la plus grande, j’achète des livres, j’essaie de lui faire découvrir de nouveaux goûts, de la sensibiliser à la nature. Mais ce dont j’ai vraiment hâte est de pouvoir faire du sport avec elle. Avoir une réelle activité physique qui pourrait créer un lien unique ensemble. Pour lui transmettre une disciple, une énergie physique.

Aujourd’hui, je vis aussi leur quotidien grâce à notre groupe famille WhatsApp. Tous les 2 jours à peu près, ma belle-fille y envoie des photos, des vidéos.

La synchronicité est belle. J’ai ces deux petites-filles alors que mon plus jeune fils quitte le nid. C’est la marche de la vie. »

Vous pouvez suivre Viviane sur son compte Instagram.

Nathalie, gérante d’une maison d’hôtes, avec Tilda (2 ans).

L’enfant de sa fille de 34 ans. Elle a aussi un fils de 32 ans

Lalie

« Je ne trouvais rien de plus sympa qu’un diminutif de mon prénom. C’est simple, elle a su le dire depuis qu’elle parle. En revanche, mon mari se fait appeler Papou, ça n’a rien à voir mais ce n’est pas grave. »

 

Grand-mère Lalie

 

« Quand ma fille m’a annoncé sa grossesse, j’ai juste dit : « Ha super ». Je pense qu’elle a été déçue. Elle s’attendait à ce que je sois submergée d’émotion, que je pleure. Mais, à ma décharge, je ne m’y attendais pas du tout. 3 mois avant, elle me disait que ce n’était pas du tout à l’ordre du jour. Je n’étais pas plus contente que cela, juste vraiment soulagée d’être rentrée en France après plusieurs années passées à l’étranger (même si nous ne vivons toujours pas dans la même ville). En revanche, j’ai pleuré de stress lors de l’accouchement qui a duré 72 heures.

Puis, j’ai vu le bébé qui était toute mignonne. Bien sûr, je lui faisais des bisous, des câlins. Mais ça ne venait pas complètement naturellement. On va dire que mon instinct maternel ne s’est pas complètement réveillé:). Puis, elle a commencé à vraiment nous sourire, à nous. Quand vers 6 mois à peu près, il a commencé à y avoir de l’interaction, les choses ont changé.

Mais surtout la première fois qu’elle m’a donné la main pour marcher dans la rue, je me suis dit Waou ! Je me suis sentie cramoisie d’amour !

Je viens presque une fois par mois chez ma fille 2/3 jours pour m’en occuper quand elle veut sortir ou partir en week-end.

Nous avons aujourd’hui toutes les 2 une relation très forte. Elle est très proche de moi. Elle me parle en visio quasiment tous les jours. Ma fille m’envoie des photos que je grossis pour mieux la regarder. En revanche, j’ai le sentiment de ne plus beaucoup parler avec ma fille. Tout tourne un peu autour de Tilda. Quand elle m’appelle, elle me passe la petite très rapidement.

Je ne sais pas si ma fille fera un deuxième bébé, mon fils ne me semble pas prêt du tout. Mais, ça m’ennuierait presque, j’aurais le sentiment que je ne pourrais pas aimer autant un autre enfant.

C’est vraiment une gentille petite gonzesse. Mon plus grand souhait est juste qu’elle s’éclate, qu’elle ait une passion. J’aimerais être une grand-mère un peu irrévérencieuse. Avec moi, elle mange ce qu’elle veut (ma propre mère était tellement stricte avec la nourriture). J’ai eu une relation très forte avec ma grand-mère. Elle était vraiment le centre de ma vie. J’ai tellement de bons souvenirs avec elle. Il y avait une vraie complicité entre nous. Même ado, je préférais souvent aller la voir que de retrouver des amis. J’espère vraiment que notre relation sera aussi forte. »

 


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4 commentaires

  1. Pascale a dit :

    C’est amusant comme chaque génération invente comment nommer ses grands parents. Enfant pour distinguer mes deux grands mères trégoroises qui n’échappaient pas à « mémé » on ajoutait le lieu de résidence, j’ai ainsi eu une « mémé Guingamp «  et « mémé Royau » . Mon père a voulu être appelé « tadcoz » par mes enfants ( grand-père en breton ) , jamais rencontré d’autres ! En ce qui me concerne…. On verra bien .
    Merci pour vos News
    Pascale

    1. virginie a dit :

      Moi, non plus, aucune idée mais il est vrai que je préfèrerais éviter mémé ou mamie 🙂

  2. Philippe a dit :

    Hello Virginie, merci pour cet article qui tombe bien car c’est également mon actualité … un petit Orso de 7 mois. Il me reconnaît déjà sous le nom de Papou, pour ma plus grande joie. Comme dans les témoignages que tu présentes Ici, je suis étouffé par la joie et l’amour à chaque fois qu’il me temps les bras en rigolant. Un bonheur que je souhaite à tous … bien sûr ma relation avec ma fille Camille 32 ans a évolué mais elle n’en reste pas moins passionante.
    Bel automne à toi.
    Philippe

    1. virginie a dit :

      Waou Philippe, quelle belle nouvelle ! Tu vas être un super grand-mère! Je t’embrasse ains que le petit Orso. V

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