Le lifestyle d’une parisienne.
La parisienne est toujours un cliché, enfin surtout à l’étranger. Je suis née à Paris (comme ma mère et ma grand-mère) et j’y ai toujours vécu. Ok, aujourd’hui, je vis en banlieue (juste de l’autre coté du périph) mais je reste une « parigote ». Et, toute ma vie, famille, amis sont là. Si je n’aime rien plus que de « fuir » la capitale le plus souvent possible, je ne pourrais jamais envisager vivre ailleurs. #parismaville #parisjetaime.
Mais la parisienne a quand même une chance incroyable -elle va d’ailleurs régulièrement dire qu’elle n’en profite pas assez- d’avoir une offre culturelle incroyable. Attention, je ne dis pas qu’il ne se passe rien ailleurs. Que la dijonnaise, la toulonnaise, la niçoise… ne fassent pas autant de choses. Mais la parisienne, c’est moi, tout simplement. Et souvent, je suis aussi beaucoup influencée par le parcours culturel dont « tout le monde parle » pour me sentir dans le coup et « avoir de la conversation » dans les dîners 🙂
La parisienne court les expos dont tout le monde parle.
Chiharu Shiota au Grand Palais : The Soul Trembles.
Vraiment l’expo à voir à Paris en ce moment. C’est effectivement spectaculaire. « Combien d’heures a t-il fallu pour réaliser ces œuvres gigantesques ? » est la première question qui vient en tête. On espère que l’artiste a une bonne équipe d’assistants.
Chiharu Shiota (dont je n’avais jamais entendu parler, mais je suis loin d’être une référence en matière d’art) est japonaise, elle est née en 1972 et vit à Berlin. Ses « installations » sont des enchevêtrements de fils auxquels se mêlent barques, pianos, robes, valises…
« Les fils s’emmêlent, s’entrelacent, se cassent, se défont. D’une certaine façon, ils symbolisent mon état mental vis-à-vis de la complexité des relations humaines. »
On nous explique que la plasticienne capture l’émotion dans ses réseaux de fils. Un peu perplexe, je n’ai pas été vraiment bouleversée. Mais, comme je viens de l’écrire, je ne suis pas une référence…. Elle crée également des décors pour des œuvres lyriques partout dans le monde, ce qui donne de très belles scénographies exposées en photos.
Elle va voir de la danse contemporaine.
Plenum/Anima à la Philarmonie de Paris.
D’abord, on a bien de la chance d’avoir un lieu comme cette cité de la musique. Je trouve le bâtiment de la Philarmonie sublime ainsi que sa salle de concert. Mais la parisienne trouve toujours que traverser la ville équivaut à aller au bout du monde (quasi 1 heure de métro, en voiture + trouver à se garer = un Paris/Lyon en TGV).
3 chorégraphes : Benjamin Millepied (s’appeler Millepied quand on est danseur, franchement :)), Jobel Medina et Idio Chichava. Je ne connaissais que le premier (mais, je ne suis pas une référence en ….). Et encore, surtout parce qu’il a été marié à Natalie Portman (oui, je lis plus souvent Voici que Connaissance des Arts).
Le spectacle « célébre » la rencontre de la danse avec l’orgue (jouant Bach, Borodine, Stavinsky), ce qui est parait-il rarissime. Et je peux comprendre, l’orgue, je ne suis pas fan. Alors, oui, impressionnée par ses interprètes : Olivier Latry (l’organiste titulaire de Notre-Dame de Paris) et de Shin-Young Lee qui avec ses chaussures pailletées rouge avaient un jeu de pieds hallucinant. Elle touchait les touches avec comme des mains sur un piano. Je ne savais même pas qu’on les utilisait comme cela pour jouer de l’orgue.
Les ballets étaient évidement magnifiquement interprétés par les compagnies L.A. Danse Project et Converge + (une compagnie mozambicaine). C’est d’ailleurs le tableau avec cette dernière et ses références à la danse africaine que j’ai préféré.
La parisienne va au cinéma.
Perso, j’essaie d’y aller une fois/semaine.
Un parfait inconnu.
Au début des années 60, Bob Dylan, 19 ans, guitare sur le dos, débarque du Minnesota à Nex York pour se faire un nom dans la scène folk alors en pleine effervescence musicale et culturelle. Grâce à ses textes poétiques et novateurs, il se fait rapidement une place au milieu de musiciens légendaires comme Joan Baez. Après quelques années, malgré la réticence de ses nouveaux amis, il révolutionnera sa musique en passant à la guitare électrique (en 64).
Si vous n’avez pas entendu parler de ce film et de la performance de Timothée Chalamet, je ne sais pas où vous habitez !
Le film est brillant et passionnant (et effectivement la performance de notre jeune franco/américain incroyable, il chante « pour de vrai » comme Bob Dylan). Le personnage de Dylan, pas toujours sympathique, reste énigmatique. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un biopic mais d’un éclairage sur la genèse de ce musicien (83 ans aujourd’hui) qui recevra le Nobel de littérature en 2016 (« pour avoir créé dans le cadre de la grande tradition de la musique américaine de nouveaux modes d’expression poétique » ). Il a refusé d’être présent pour recevoir son prix lors de la cérémonie officielle. Il ira à Stockholm, plus tard, le récupérer sans médias ni public.
Better man.
Cette fois, on est vraiment dans un biopic consacré à l’ascension de l’auteur-compositeur-interprète british Robbie Williams. Qui se vit « showman » depuis sa plus tendre enfance. Élevé par sa mère et sa grand-mère après le départ du père, chanteur/comédien, parti chercher le succès ailleurs.
Il devient une star avec le boys band Take That, dans les années 1990. Mais il multiplie les extravagances et sombre dans de multiples addictions. Il est alors viré du groupe et retrouve le succès en solo en 1997 avec « Angels ». Tout en ayant des relations complexes avec le succès et sans cesser de se dénigrer, ne se sentant jamais assez bien, à la hauteur et surtout en perpétuelle attente de reconnaissance de ce père défaillant.
Ce film survolté m’a enthousiasmée. Je ne pouvais pas m’empêcher de m’agiter en rythme sur le fauteuil de mon Pathé. Et, je dois avouer, il a un peu « fadisé » le film sur Dylan.
Au début, je ne voulais pas y aller. L’idée de voir le héros du film interprété par un singe me rebutait. Quelle drôle d’idée quand même ! Primo, c’est évidemment hyper bien fait mais cela rajoute au film un « je ne sais quoi » vraiment étonnant, original et créatif.
Michael Gracey voulait « explorer de nouvelles voies narratives » et Robbie Williams explique qu’il s’est toujours vu différemment. Bon, il s’imaginait plutôt en lion. Mais le réalisateur a préféré un primate ayant également, au cours de leurs discussions, entendu le chanteur se comparer régulièrement à un singe savant.
Et finalement Robbie Williams finira par trouver cela logique : « …, je ne suis pas non plus très évolué et je suis effronté. Beaucoup de mes impulsions et de mes réactions sont primaires et animales… »
Alors, est-il devenu un homme meilleur comme le titre le film ?
« Oui, je sème moins le chaos pour ma famille et moi. C’est important. Mes enfants ne méritent pas le singe chaotique que j’étais autrefois, ma femme et moi non plus. Je tire de la joie de choses dont je ne pouvais tirer de la joie dans le passé. Je suis sans aucun doute un homme meilleur ». Déclare t-il dans la presse.
Elle va au théâtre.
Peau d’Homme au théâtre Montparnasse.
Le pitch est vraiment singulier : Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca doit épouser un homme choisi par ses parents qu’elle n’a jamais rencontré. Pour faire sa connaissance incognito, elle revêt une peau d’homme que sa marraine conserve secrètement.
C’est un spectacle musical (les chansons ont été écrites par Ben Mazué) crée à partir d’une bande dessinée d’Hubert et Zanzim. Un esprit BD revisité en farce bouffonne avec une troupe qui ne boude pas son plaisir. Menée par l’excellente Laure Calamy, déchainée dans ce rôle de femme en quête d’émancipation et de liberté avec en sous-texte, le rapport au genre et à la sexualité.
Mais, la plupart du temps, la parisienne reste chez elle.
Une série : Family Like ours (Canal +)
Au Danemark, le gouvernement ordonne l’évacuation générale du pays amené à disparaître suite à une montée des eaux irréversible.
Ce n’est pas du tout une série « catastrophe ». Aucune image spectaculaire de l’immersion annoncée. Nous sommes dans l’intime en suivant le parcours d’une famille, comme la nôtre, obligée de tout abandonner pour immigrer vers d’autres pays. Comment réagirions nous si nous devions nous séparer des gens que nous aimons (tout le monde ne peut pas partir au même endroit), de tous nos biens, de tout ce que nous avons toujours connu? Si nous devions partir où nous serions mal accueillis voire violemment?
Ce sont les questions posées dans cette série dystopique de Thomas Vinterberg (j’avais beaucoup aimé son film Drunk). C’est aussi intéressant que perturbant même si cela manque parfois un peu de rythme.
Mon prochain post sera également un « Lifesytyle », une suite de La parisienne. Ayant eu un début d’année assez actif, j’ai encore plein de choses à vous dire.
Allez, je vous laisse. Have fun à Paris ou ailleurs.
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PARIS !!!
il y a une vie en dehors de Paris..nous sommes plus nombreux en province…
Il y a aussi un grand choix culturel des zénith des salles de spectacle des théâtres avec l’avantage d’être près des lieux de représentation. On peut s’y rendre en 30 mn.
J’ai des souvenirs de Paris (j’y ai habité 15 ans) ou pour aller au cinéma sur les champs Élisée il fallait partir pour la journée (la plupart des parisiens habite la banlieue) entre les trains le métro ou le bus c’est souvent une expédition , sans compter le prix de revient transport parking repas…taxi pour rentrer après minuit.
J’habite dans le sud à 10 mn de la plage à 1h des stations de ski…
Je n’envie pas du tout la vie parisienne.
Mais j’ai toujours plaisir à lire vos articles.
Amitiés
Evidemment qu’il y a une vie en province et certainement plus agréable, je le précise d’ailleurs dans l’article. Mais comme je parle de moi… et je précise même que parfois, la parisienne que je suis, fait souvent des choses plus pour faire comme tout le monde, parce que c’est l’expo du moment par exemple que par réelle envie. Désolée si vous avez compris que tout se passait à Paris parce que je ne pense pas du tout cela.