Noms de grands-mères : Mamouz, Zaza...

Mamouz, Moun et Minou.

Les nouvelles grands-mères.

Partie I

Grand-mère…  Le mot, la fonction a longtemps évoqué la vieillesse. D’ailleurs, dans le dico, cela désigne toujours, en langage familier, une vieille femme. La plupart d’entre nous avons eu la chance d’entretenir une relation privilégiée avec la nôtre mais elle nous paraissait bien âgée, hors circuit. Nous n’hésitions pas à l’appeler mémé, mamie…

Aujourd’hui : Gros coup de jeune sur les grands-mères !

Elles bossent et sont loin d’avoir pris la retraite de leur vie sociale. Elles sont parfois célibataires ou vivent avec un nouvel homme (un beau-grand-père?). Elles composent avec des agendas bien remplis et des nouveaux codes de parentalité, les enfants sont parfois partis vivre à l’étranger et elles ont même souvent leurs propres parents à gérer.

Bref, des grands-mères. Mais pas que !

J’ai « trafiqué » les photos via une appli de « re-coloriage » afin de ne pas exposer ces petits choux (les plus beaux, les plus merveilleux, les plus en avance pour leur âge…. ) trop clairement sur le net.

 

Valérie, journaliste et auteure avec Lucien (plus de 2 ans) et Lou (quelques mois),

Les enfants de son fils de 32 ans. Elle a également 2 filles de 32 et 27 ans.

 Mamouz. 

« Lucien n’arrive toujours pas à me nommer ! Aucun problème pour dire Patchi (pour son grand-père qui lui, a refusé de se faire appeler papouz).C’est pourtant aussi dur à dire et assez injuste vu le temps investi par chacun de nous avec lui :). »

 

Grand-mère Valérie

 

« L’arrivée de Lulu n’a pas été une surprise. Mon fils et ma belle-fille se sont connus très jeunes et étaient mariés depuis 2 ans. Ce fut une merveilleuse nouvelle ! Sa naissance une vraie joie. Pour autant, je ne me suis pas sentie basculer dans « autre chose ». Il faut dire qu’à l’époque, je me débattais dans des problèmes assez lourds avec mes parents, j’étais moins disponible et très préoccupée.

Mais toujours aujourd’hui, je ne me sens pas une grand-mère dédiée à cela. Contrairement à ma mère qui, à la naissance de mon premier fils, a décidé que ce nouveau rôle serait sa nouvelle vie. Ce qu’elle annonce dans son discours de départ à la retraite, à 55 ans : « Aujourd’hui, j’ai un nouvel homme dans ma vie. » en parlant de mon fils Théo. Nous, nous somme des sexagénaires très actifs et beaucoup plus égoïstes. Avec le recul, je me demande comment faisaient mes parents pour s’occuper pendant 15 jours pendant les vacances de mes 3 enfants sans aide. D’ailleurs, c’est à ma propre mère que me renvoit le fait d’être grand-mère. Peut-être parce que je l’ai perdue il y a peu, je pense beaucoup à elle, me questionnant beaucoup sur ce qu’elle-même a pu vivre.

Ces deux enfants me donnent beaucoup. Cette joie pure qu’ils ont au réveil ! C’est toujours une nouvelle et belle journée qui commence. Ils sont les meilleurs des anti-dépresseurs possibles. Nous avons passé cet été  tous ensemble avec mon fils en télétravail et ma belle-fille en congé maternité. Dans notre maison de vacances qui est une vraie chance pour créer un lien fort entre nous tous. Nous avons plus de moyens que nos enfants qui démarrent dans le vie. C’est une joie pour nous de leur offrir plus d’espace, de leur permettre de passer de bons moments. Cela me permet également de rester dans ma relation protectrice et nourricière de mère. Et j’ai une relation très fluide avec ma belle-fille. Je fais juste attention à ne pas être trop intrusive. Les règles parentales ont changé avec le temps. Les parents d’aujourd’hui sont beaucoup plus attentifs à beaucoup de choses. Ils sont plus stricts sur les règles alimentaires par exemple. Pas de problème, je me satisfais de faire cuire des légumes vapeur !

À Paris, je vais à peu près chercher Lulu à la crèche une fois par semaine. Mais je ne veux pas me bloquer un jour précis. En revanche, je suis toujours dispo en back-up. La première année par exemple, le petit était souvent malade donc privé de crèche. J’ai toujours été là pour dépanner. Le week-end-end, nous déjeunons régulièrement tous ensemble, mais encore une fois, rien de fixe ou de gravé dans le marbre.

J’ai toujours été très fière de mon fils. Je trouve que c’est un homme bien. Aujourd’hui, je suis également très fière du père qu’il est. Il est extrêmement impliqué avec ses enfants dans une démarche très égalitaire avec sa femme. Finalement, nous lui avons peut-être transmis les bonnes bases, les bonnes valeurs 🙂 »

N’hésitez pas à suivre sur Insta Valérie dans quelques de ses activités :

@lesfillesdujeudi

@zefrenchdoitbetter.

Florence, responsable développement salons pro, avec Thimothée

(6 ans) et Maya (4 ans).

Les enfants de sa fille de 38 ans. Flo a une autre fille de 28 ans.

Moun.

 « La décision vient d’eux avec leur mère. J’en suis très contente, c’est sympa ».

 

Grand-mère Florence

 

« Depuis leur naissance, ma fille vit à l’étranger. Thimothée est né en Turquie par exemple. J’y suis allée peu de temps après l’accouchement puis 2 à 3 fois par an et ma fille venait avec son mari l’été et pour Noël. Puis, ils ont déménagé à Bruxelles, c’était plus simple pour l’arrivée de Maya. Ces dernières années, ils étaient à Dakar. Où j’allais passer un mois l’hiver. Là, c’était génial, j’étais dans leur vie quotidienne (sans me soucier de l’intendance), je pouvais amener Thimothée à l’école. Et j’avais la possibilité d’aller déjeuner avec ma fille en tête à tête. Nous avons depuis toujours une très belle relation, je tiens beaucoup à ce qu’on la maintienne sans toujours en revenir aux enfants.

Il y a une expression pour parler des petits-enfants : Les « chic ouf ». Chic, ils arrivent, ouf, ils repartent. C’est pas tout à fait faux. Aussi adorables qu’ils soient, c’est quand même épuisant ! C’est du non-stop. Comme leur flow de paroles. Ils parlent tout le temps, c’est une question toutes les deux minutes.

Je vis dans le sud de la France avec mon mari. Cet été, ils sont d’abord venus avec leurs parents. Ma fille et mon gendre sont plutôt des adeptes de l’éducation positive. Ils leur disent rarement non. Alors, le plus souvent je préfère me taire même s’ils font des trucs que je ne tolérerais pas logiquement. Puis, on les a gardé sans leurs parents. Et finalement, ça se passe beaucoup mieux. Ils sont beaucoup plus cool quand il n’y a ni leur père, ni leur mère. Ils font moins de cinoche alors que je passe les premiers jours à leur dire beaucoup non :).

J’aime beaucoup faire des choses avec eux. Ils ont un esprit très éveillé, pensent très vite. Cela me fascine, peut-être le fait d’avoir vécu à l’étranger. J’adore leur lire une histoire le soir. C’est un passage obligé. Je me replonge dans des trucs que je n’ai pas relu depuis des lustres : Casse-Noisette, les contes de Grimm… J’avais gardé tous mes vieux livres. Ils adorent, les illustrations sont magnifiques. Ils n’ont pas de télé chez eux donc ils ne la réclament jamais. J’ai dû leur mettre un dessin animé sur l’ordi 2 fois en 15 jours.

Pour Thimothée, j’étais ravie que ce soit un garçon, je n’en avais pas eu. Quant à Maya, c’est troublant tant elle ressemble à ma fille petite. Elle a un sacré caractère, elle ne se laisse pas faire et ça, cela me fait marrer. En fait, je m’amuse beaucoup avec eux. C’est encore un peu succinct mais cela va venir.

Maintenant qu’ils sont à Paris,  je vais les voir plus souvent. Mais depuis le Covid, je vis quasiment à l’année dans le sud même si je viens régulièrement à Paris. Et ce n’est pas plus mal car il aurait été hors de question de les prendre tous les mercredis par exemple. Je suis ok pour les dépannages mais je ne veux pas de fil à la patte. De toute façon, ayant toujours vécu à l’étranger, ma fille et mon gendre savent très bien se débrouiller sans leur famille près d’eux. »

Laura, psychothérapeute, avec Tiago (14 ans), Léo (10 ans), Sacha (8ans), Jade (6 ans) et Thelma (16 mois).

Les enfants de ses 3 filles de 43, 41 et 32 ans.

Minou.

« C’est Tiago, l’aîné des 5 qui l’a trouvé. Il en est très fier ! »

Grand-mère Laura

 

« Jeune maman, je suis devenue une jeune grand-mère. J’ai eu ma première fille à 20 ans et mon premier petit-enfant à 48. Et encore, ma fille aînée n’a pas reproduit le schéma familial. Ma mère m’ayant eu à 17 ans, elle en avait 38 à la naissance de son premier petit-enfant.

Je n’ai donc absolument pas ressenti le coup de vieux parfois associé à cette nouvelle « identité ». Au contraire, j’étais très fière d’annoncer dans les dîners que j’étais grand-mère. J’obtenais plutôt l’effet waou !  Aujourd’hui, ce n’est pas d’avoir un petit-fils de 14 ans qui me questionne mais que 2 de mes filles aient plus de 40 ans. On va vieillir ensemble :).

Il y a quand même des synchronicités incroyables dans la vie. D’abord, quand ma fille m’a annoncé qu’elle était enceinte, j’étais en pleine ménopause (je l’ai été très tôt). J’y ai vu comme un beau passage de flambeau. Et surtout, j’étais en pleine transition professionnelle. Quand Tiago naît, j’ai déjà fait le choix des enfants. J’étudiais pour devenir, métier que j’exerce depuis plus de 10 ans maintenant, psychothérapeute spécialisée dans le soutien à la parentalité. Je forme également aujourd’hui (méthode Filliozat) des professionnels de l’enfance (crèche, écoles, animateurs… ). Mes petits enfants sont mon plus beau terrain de pratique.

Les 4 premiers sont nés à l’étranger. Les aînés en Espagne. Ce qui était relativement simple, je pouvais y aller 2/3 jours une fois par mois. Ce fut plus compliqué pour les 2 suivants qui vivaient au Brésil. Je les voyais 3/4 fois par an mais je restais longtemps. Je n’ai malgré tout jamais eu peur qu’ils ne me reconnaissent pas. Cela n’a pas empêché de créer des liens solides. Aujourd’hui Sacha et Jade vivent à Paris. Je m’en occupe tous les mercredis. Et ma dernière petite fille est née ici. Enfin, je peux réellement pouponner ! Comme je suis en libéral, j’ai la possibilité de m’organiser pour pouvoir m’en occuper. Et heureusement, ma fille rencontrant pas mal de problèmes pour trouver un sytème de garde fiable et pérenne.

Les avoir avec moi est toujours un immense plaisir, jamais un devoir. Cela me manque quand je ne les vois pas. J’ai aujourd’hui encore plus d’amour à leur donner. Avec les années, mon cœur s’est beaucoup  plus ouvert, je suis plus en contact avec mes émotions. J’ai même parfois des réflexions amusées de mes filles : « Ha, et bien tu ne faisais pas cela avec nous. » Il vrai que mon nouveau métier m’a beaucoup appris sur l’enfance et ses besoins. Mais je fais très attention, je me retiens même de donner trop de conseils. Je ne veux surtout pas « faire » à leur place. C’est un équilibre parfois compliqué à trouver.

Ce qui me surprend le plus est l’inquiétude qui m’habite. J’ai en permanence l’angoisse qu’il leur arrive quelque chose. Peut-être que le monde est plus dur qu’à mon époque mais j’étais beaucoup moins stressée avec mes filles. C’est comme si j’avais perdu l’insouciance de mes jeunes années. J’ai peur de tout pour eux. Qu’ils se fassent renverser dans la rue à qu’ils ne se fassent pas d’amis à l’école. J’ai un côté surprotecteur que je n’avais pas avant.

Être grand-mère, c’est aussi et même avant tout continuer à s’occuper de ses enfants. Tu restes le parent de ton enfant qui devient parent. C’est une chance de n’avoir eu que des filles. Elles me laissent beaucoup de place. J’essaie avant tout de les aider, de les soulager. Je sais que si je leur garde leur enfant ou leur bébé la nuit, elles pourront vraiment dormir sereinement. Nous sommes toutes les 4 très maternantes, donc complètement sur la même longueur d’onde. »

Il y a déjà 10 ans, je vous présentais Laura, alors en plein mutation professionnelle lors d’un de mes premiers portraits VirAge

Voilà pour la première partie de mon article consacré aux « nouvelles grands-mères ». 

À suivre courant octobre : Lalie, Mamie Vi et Zaza.

Stay tuned !


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